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Paradoxe

Publié le 7 juin 2014
Par Laurent Lefort
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Michel-Edouard Leclerc ou comment faire feu de tout bois. Profitant de la Journée mondiale sans tabac, le patron de la grande distribution a lancé une nouvelle campagne de presse pour faciliter l’accès aux produits antitabac. Dans les supermarchés bien sûr, enfin, pour être très précis, « dans les espaces dédiés des grandes surfaces ». Leclerc veut donc les substituts nicotiniques et, in fine, les médicaments non remboursables. Comme on peut d’ailleurs le lire noir sur blanc sur son blog : « la question de l’accès aux substituts nicotiniques illustre typiquement le paradoxe d’une politique de santé publique arc-boutée sur des habitudes et des tabous qui protègent des monopoles devenus injustifiables ». Pour Michel-Edouard Leclerc, « en autorisant à vendre les dispositifs de lutte contre le tabagisme dans les parapharmacies (et sous le contrôle de docteurs en pharmacie), Marisol Touraine aurait la possibilité de prendre une avance décisive dans la lutte contre cette dépendance ».

Admettons que la ministre de la Santé réponde favorablement à cette demande. Il semblerait dès lors logique, et Michel-Edouard Leclerc n’y verrait sans doute pas le moindre inconvénient, que dans un double souci de lutte contre les paradoxes, il ne lui soit plus possible de proposer dans ses rayons la moindre confiserie, la moindre viennoiserie fourrée aux acides gras trans ou le moindre alcool. Cohérent, non, quand on veut faire de la santé son cheval de bataille ?

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