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© Getty Images
Ordonnances sous surveillance : les médecins en colère dénoncent une atteinte au secret médical !
La publication d’un décret au Journal officiel du 30 octobre a fait bondir la communauté médicale, attisant une vague de critiques. Présenté comme une mesure visant à « renforcer la pertinence des prescriptions médicales », ce décret conditionne désormais le remboursement de certains médicaments à des informations fournies par les médecins sur l’ordonnance. Une ingérence de l’État dans l’acte de soigner, dénoncée par de nombreux praticiens.
« C’est la fin du secret médical », s’insurge le docteur Jérôme Marty, président de l’Union française pour une médecine libre (UFML), sur le réseau X. Ce décret impose désormais aux médecins de justifier le motif de certaines prescriptions en documentant des éléments sur la pathologie du patient. Pour beaucoup de praticiens, cela équivaut à rompre le secret médical, une atteinte au lien de confiance entre le patient et son médecin.
François Vincent, pneumologue au CHU de Limoges (Haute-Vienne), partage sa consternation : « Nos concitoyens souffrent du manque de médecins, et voilà ce que le gouvernement propose : vérifier nos ordonnances et rompre le secret médical. »
Un alourdissement administratif
Les médecins dénoncent également la surcharge administrative qui les guette. Selon le collectif Médecins pour demain, cette mesure alourdit une charge bureaucratique déjà pesante, absorbant plus de 25 % du temps des consultations. Ce décret « va aggraver les difficultés d’accès aux soins », déplore l’UFML. Les praticiens estiment qu’en plus de compliquer leur travail, cela réduit leurs patients à des indicateurs chiffrés, les soumettant aux recommandations d’experts souvent en désaccord avec les sociétés savantes.
Pour Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance maladie, ces démarches sont pourtant simples et visent à encadrer l’usage de certaines molécules onéreuses, notamment les antidiabétiques analogues du GLP-1, populaires pour leurs effets dans le traitement de l’obésité. « Si nous ne surveillons pas les conditions dans lesquelles ils sont prescrits, les centaines de millions d’euros de dépenses, on va les avoir très rapidement », a-t-il défendu au Sénat.
Une dérive vers une surveillance étendue
Cette surveillance, qui concerne aujourd’hui certains médicaments, pourrait s’étendre, prévient Jérôme Marty. Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025 prévoit en effet de soumettre d’autres domaines à un système de vérification de la conformité des prescriptions, notamment certains transports de patients et analyses biologiques.
« C’est toujours une histoire d’argent au final », regrette Jérôme Marty. Pour beaucoup de médecins, cette mesure est la preuve d’une approche financière qui met à mal la qualité des soins et la confiance entre patients et soignants.
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