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« Nous n’acceptons la réforme qu’à trois conditions »

Publié le 30 août 2014
Par Loan Tranthimy
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Le changement de ministre d’Economie change-t-il la donne pour les professions réglementées ?

Non car François Hollande a indiqué lui même fin août que cette réforme des professions réglementées est l’une de ses priorités de la rentrée. Sur le fond, nous ne nous sommes jamais opposés à une telle réforme. Mais ce que nous ne voulons pas c’est d’être cloués au pilori. Nous restons mobilisés et un plan d’action sera décidé début septembre.

Quelles sont les évolutions acceptables pour l’UNAPL ?

Nous n’accepterons la réforme qu’à trois conditions : l’équité entre le public et le privé. On ne va pas déréguler le système libéral pour laisser le monopole à certains secteurs, au secteur public. Cela doit aussi se faire avec l’acceptation des professionnels de santé. Les pharmaciens sont aujourd’hui sous le coup d’une réforme de grande ampleur de leur mode de rémunération, laissons-leur du temps. Puis l’évolution doit se faire dans la transparence et le respect mutuel. Si ces trois conditions ne sont pas respectées, alors il n’y aura jamais d’accord.

En autorisant la vente des médicaments à PMF en GMS, le gouvernement veut faire jouer la concurrence et baisser les prix…

Les prix des médicaments non remboursés sont libres. Les Français font déjà jouer la concurrence entre les pharmacies. Pas la peine de rajouter une concurrence supplémentaire avec les supermarchés. Rien ne dit d’ailleurs qu’en les vendant en grande surface les prix baisseraient à l’instar des produits alimentaires. La France est championne en termes de consommation médicamenteuse et d’accidents médicamenteux. C’est pourquoi la priorité est de sécuriser au maximum la distribution et la délivrance des médicaments. Développer des points de vente de médicaments comme le recommande l’IGF n’est que pure folie en termes de santé publique et contraire aux volontés de maîtrise des dépenses de santé.

La France est en crise économique. Ne craignez-vous pas que vos actions corporatistes soient mal perçues par les patients ?

Le corporatisme n’est pas sale en soi. Dans cette affaire, nous ne nous battons pas pour nos corporations respectives mais pour le patient et pour le maintien d’un exercice libéral avec le libre choix. D’ailleurs, les patients savent que des missions de service public sont confiées à des libéraux qui produisent des actes de qualité, à haute responsabilité dans l’intérêt du public. Ces professions doivent être soutenues et non pas jetées en pâture comme aujourd’hui.

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