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« Nous aussi, nous pratiquons l’analyse pharmaceutique »
Dans le Grand-Est, les services de secours ont été fortement sollicités lors de la crise sanitaire. Jusqu’aux pharmaciens de sapeurs-pompiers, en charge d’actions logistiques et de protocoles d’intervention. A l’instar d’Edma Benhassine, en activité près de Strasbourg (Bas-Rhin).
Face à la crise sanitaire, dans les coulisses des interventions des soldats du feu, les pharmaciens de sapeurs-pompiers ont été confrontés aux mêmes urgences que leurs confrères officinaux. « Nous n’avons pas connu de rupture d’équipements de protection, mais il a fallu prospecter largement, multiplier les fournisseurs », témoigne Edma Benhassine, dans le Bas-Rhin, près de Strasbourg. Les difficultés d’approvisionnement ont concerné les masques et les lunettes de protection utilisés pour le transport de patients potentiellement porteurs du virus vers les centres hospitaliers. Et également les sprays détergents, les désinfectants et bien sûr les solutions hydroalcooliques. Avec des appuis locaux, le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) a pu en produire près de 500 litres. Outre cette mission logistique, le pharmacien est chargé d’élaborer les protocoles d’hygiène à l’usage des sapeurs-pompiers et de les faire évoluer en fonction de la situation sanitaire.
Le métier de pharmacien de sapeurs-pompiers s’exerce dans une pharmacie à usage intérieur (PUI) au sein d’un SDIS. En temps normal, il s’agit tout d’abord de mettre à disposition des médecins et des infirmiers des médicaments d’urgence, principalement sous forme injectable, et des dispositifs médicaux. « Comme nos confrères officinaux, nous pratiquons l’analyse pharmaceutique mais a posterori, c’est-à-dire une fois que le médicament a été administré en urgence. »
Attirée par la médecine d’urgence
Ces professionnels sont également en charge de l’oxygénothérapie. Ils peuvent assurer des activités de conseil en matière de médecine préventive, d’hygiène, de sécurité et de formation. Comme pharmacien aux hôpitaux universitaires de Strasbourg, Edma Benhassine avait déjà cette appétence pour la médecine d’urgence. Après les attentats du 11 septembre 2015, elle participe à la rédaction du plan blanc de l’hôpital, document qui décrit par des procédures comment l’hôpital doit être capable de répondre à un afflux de patients ou de victimes. La pharmacienne planche sur des risques de nature nucléaire, radiologique, biologique et chimique. Naturellement, elle se rapproche du SDIS et s’implique avec lui dans différentes actions. Si bien qu’à sa création le poste de pharmacien de sapeurs-pompiers lui est proposé. Tout était alors à bâtir. « C’était un poste à mi-temps que je partageais avec mes fonctions hospitalières. Le fait que je sois partie prenante dans les deux structures a facilité l’avancée de certains dossiers. » En 2006, elle accepte un plein-temps. Ce métier n’a pas de statut militaire, mais des grades existent. Edma Benhassine est commandante. « Parmi les pharmaciens, il y a beaucoup de femmes. Et il y en a de plus en plus parmi les pompiers. Récemment, il a d’ailleurs fallu créer des vêtements pour les femmes et aménager des vestiaires dans les casernes. » Urgence peut aussi rimer avec élégance.
BIO Edma Benhassine
2002 Orientation hospitalière et enseignement du secourisme à la Croix-Rouge
2006 Pharmacien de sapeurs-pompiers à temps complet
2020 Gestion de la crise sanitaire comme responsable de la PUI du service départemental d’incendie et de secours du Bas-Rhin (SDIS 67)
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