- Accueil ›
- Profession ›
- Socioprofessionnel ›
- Nicolas Dupont-Aignan : « Le médicament n’est pas un bien comme les autres, les prérogatives des pharmaciens doivent être préservées »

© Nicolas Dupont-Aignan : « Le médicament n’est pas bien comme les autres, les prérogatives des pharmaciens doivent être préservées » - DR
Nicolas Dupont-Aignan : « Le médicament n’est pas un bien comme les autres, les prérogatives des pharmaciens doivent être préservées »
A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, Le Moniteur des pharmacies publie une série d’entretien réalisée par écrit avec les candidats. Voici les réponses de Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France.
Comment maîtriser le prix et le remboursement des médicaments ?
Nous devons évoluer vers un système de remboursement fondé sur l’efficacité individuelle, mesurée, pour chaque médicament en instaurant des critères sur la constitution des prix des médicaments afin de rendre le processus plus transparent pour les pharmaciens et les patients.
Que proposez-vous pour maîtriser les dépenses de santé ?
De nombreuses économies sont possibles en luttant contre les abus et les fraudes. Je propose de casser l’appel d’air social que suscitent les facilités offertes par notre système de santé. Une immigration trop importante interdit à l’État d’assurer une large couverture de la santé. Pour préserver la socialisation des coûts de notre système de santé, il est impératif de conditionner l’accès aux aides sociales à la volonté d’insertion dans la société et d’instaurer pour les travailleurs étrangers un délai de carence de cinq ans avant d’avoir accès à l’aide au logement, à la protection médicale universelle (ex-CMU) et au RSA. Toute aide de l’État doit être subordonnée à une juste contribution à la collectivité. Je propose également de remplacer l’aide médicale d’état (AME) par une aide exceptionnelle et provisoire pour les urgences sanitaires et les maladies contagieuses.
La dispensation à l’unité des médicaments est-elle une solution pour éviter le gaspillage ?
La dispensation à l’unité voulue par certains candidats n’est pas une solution. Il est inacceptable de proposer de telles mesures sans consulter les pharmaciens. Les médicaments ne sont pas des biens de consommation comme les autres. Je suis favorable au maintien de la vente actuelle des médicaments dans le circuit pharmaceutique. Je suis opposé à la vente de médicaments dans les grandes surfaces.
Prévoyez-vous une hausse de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) ?
Je ne fais pas partie de ceux qui pensent qu’une baisse du budget de la santé soit aujourd’hui possible. Le vieillissement de la population, les nouvelles affections exigent de reconsidérer notre vision de la politique de la santé, ainsi l’ONDAM actuel fixé à 1,7 % est impossible à tenir. Je propose au contraire une augmentation de 2,5 à 3 % de l’ONDAM pour répondre aux besoins des Français et aux préoccupations légitimes des professionnels de santé. Face à la crise et à l’engorgement de l’hôpital public où s’accumulent les patients, il est vital de renforcer la médecine de ville et de proximité qui s’appuie à la fois sur les médecins généralistes et sur les pharmaciens.
Comment imaginez vous le pharmacien de demain ?
Les pharmacies sont, dans plusieurs régions de notre pays, en particulier dans les territoires ruraux, les derniers services de proximité de nos compatriotes. Contre ceux qui prônent la libéralisation, la financiarisation et le regroupement uniforme des pharmacies, je crois que nous devons préserver le modèle actuel que les Français apprécient et dans lequel ils ont confiance.
La pharmacie d’officine connaît déjà des évolutions structurelles avec le développement de la parapharmacie comme complément de revenu et la multiplication des actions de santé publique des pharmaciens : le dépistage, le suivi de l’observance au traitement, l’éducation thérapeutique des patients.
Au-delà de cette tendance, nous devons évidemment favoriser l’évolution du métier vers les services de santé. Il faut encourager la diversification de l’activité officinale vers davantage de services, de conseils et d’accompagnement du patient dans sa pathologie et sa médication.
Cela passe par des services complémentaires : prolonger ou ajuster une ordonnance, prescrire un médicament sous conditions, réaliser un bilan de médication, établir des plans de prise, accompagner individuellement l’observance. Mais cela passe aussi par de nouveaux services de santé, qu’il s’agisse de la valorisation de la télémédecine ou de la réalisation de prévention personnalisée
Que pensez-vous du maillage des pharmacies sur le territoire ?
Je veux inciter les professionnels de santé à s’installer dans les zones en pénurie. Je souhaite favoriser le maintien des pharmacies en milieu rural où il existe un risque de désertification en autorisant la création de succursales. Les pharmacies pourraient aussi être inclues dans les projets de maisons de santé. En revanche, nous devons encourager le regroupement des pharmacies dans les zones où la concentration est importante et encadrer les demandes de nouvelles créations afin de ne pas encourager une concurrence préjudiciable aux pharmacies.
- Economie officinale : les pharmaciens obligés de rogner sur leur rémunération
- Grille des salaires pour les pharmacies d’officine
- Explosion des défaillances en Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Occitanie
- La carte Vitale numérique, ce n’est pas pour tout suite
- [VIDÉO] Financiarisation de l’officine : « Le pharmacien doit rester maître de son exercice »
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin
- [VIDÉO] Négociations, augmentations, ancienneté… Tout savoir sur les salaires à l’officine
- [VIDÉO] 3 questions à Patrice Marteil, responsable des partenariats Interfimo
- [VIDÉO] Quand vas-tu mettre des paillettes dans ma trésorerie, toi le comptable ?

Regroupement : rêver d’un centre-bourg pour se réveiller en centre commercial
