Négociations conventionnelles : le ministère de la Santé est prévenu

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Négociations conventionnelles : le ministère de la Santé est prévenu

Publié le 5 juillet 2023
Par Yves Rivoal
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Au menu de la rencontre de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) avec le cabinet du ministre de la Santé et de la Prévention le 29 juin, la prescription d’antibiotiques et de substituts nicotiniques par le pharmacien, les négociations économiques conventionnelles et l’inflation.

Dans la foulée de la Commission paritaire nationale (CPN), l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a échangé jeudi 29 juin dans l’après-midi avec deux représentants du cabinet du ministre de la Santé et de la Prévention François Braun.

Au rayon des bonnes nouvelles, les représentants de l’USPO ont obtenu deux confirmations. « Les représentants du ministre nous ont confirmé que les pharmaciens auraient le droit de dispenser les antibiotiques en cas de Trod angine ou cystite positif et que la possibilité de prescrire des substituts nicotiniques à l’officine, qui devait faire l’objet d’une expérimentation n’ayant jamais vu le jour, était inscrite dans le Plan tabac-cancer qui devrait être dévoilé à la fin de l’été, chose que nous attendions depuis longtemps », se félicite Pierre-Olivier Variot, le président de l’USPO.

Feuille de route

Pendant cet échange, l’USPO a dévoilé sa feuille de route économique pour les négociations qui démarreront à l’automne. « L’objectif de cette réunion était d’informer le ministère de ce que nous voulons voir figurer dans l’avenant conventionnel économique pour que personne ne soit surpris par nos revendications, confie Pierre-Olivier Variot. D’après nos évaluations, pour maintenir le réseau, il faudrait injecter 25 à 30 % de rémunération en plus par rapport à 2019. Nos projections tiennent bien entendu compte de l’inflation prévue par l’Insee, et de l’inflation en pharmacie. »

A en croire le président de l’USPO, le message a été en partie entendu. « Nos interlocuteurs nous ont dit que la manière dont nous avions construit notre modèle était cohérente, souligne Pierre-Olivier Variot. Mais il nous ont aussi rappelé qu’aucune profession de santé n’avait vu la totalité de l’inflation compensée. Et qu’il faudra donc que les pharmaciens soient moins gourmands. Nous leur avons répondu que si ces besoins n’étaient pas couverts, le réseau officinal allait souffrir, et risquait même d’exploser. Ce qui pourrait alimenter le développement de la financiarisation qui est aujourd’hui dans toutes les bouches, puisque même l’Assurance maladie s’empare de ce problème dans son rapport Charges et produits. Tout ceci pour dire que l’on avance vers des négociations conventionnelles qui s’annoncent compliquées, et qu’il va falloir se montrer convaincants si l’on veut parvenir à préserver le circuit officinal. »

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La bonne parole

L’USPO et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) continueront d’ailleurs dans les jours qui viennent de prêcher la bonne parole. Elles rencontreront la Direction de la sécurité sociale, puis enchaîneront par une réunion commune avec l’Elysée et Matignon. « Comme cela, tout le monde sera prévenu avant le début des discussions autour du prochain Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), et nous pourrons commencer en septembre ou début octobre les discussions dans de bonnes conditions », conclut Pierre-Olivier Variot.