Négociations conventionnelles : 8e rencontres avec la Cnam pour rien ?

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Négociations conventionnelles : 8e rencontres avec la Cnam pour rien ?

Publié le 26 avril 2024
Par Sana Guessous
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Ce vendredi 26 avril se tenaient les groupes de travail entre les syndicats et la Cnam dans le cadre des négociations conventionnelles. Parmi les sujets évoqués : les messageries sécurisées de santé ou la décarbonation des pharmacies. Thèmes intressant s’il en est mais les échanges ont duré moins de deux heures. « Les questions prioritaires pour les pharmaciens comme la rémunération ont été abordées… en toute fin de réunion, en à peine quinze minutes. A défaut de propositions chiffrées, la Cnam n’a pas présenté de vision politique claire. L’écologie importerait-elle davantage que la survie des pharmacies ? », s’agace Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

Une rencontre de plus et des honoraires encore passés à la trappe

Il s’agit de la huitième rencontre avec la Cnam. Or, sur la question des honoraires, l’autorité administrative continue de rester très… évasive. « La Cnam s’est contentée de vouloir repousser cette discussion… dans le temps », souligne Pierre-Olivier Variot. Pourtant la liste des revalorisations nécessaires commence sérieusement à s’accumuler : les honoraires de dispensation, la vaccination mais aussi les tests rapides d’orientation diagnostique. « Le seul moyen de tirer les pharmacies vers le haut, d’empêcher leur fermeture ou de maintenir le maillage est d’augmenter ces rémunérations », note Pierre-Olivier Variot. La question des Trod a bien été abordée, mais « l’Assurance maladie maintient sa dernière proposition – 12 euros le test diagnostic au lieu de 6 actuellement », souligne Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

Une pétition pour convaincre l’opinion publique

Déçus les deux syndicats attendent désormais la date de la plénière : « Nous n’avons visiblement pas les mêmes priorités. Cela doit changer rapidement : le 14 mai, date de la plénière, arrive bientôt. », note Philippe Besset. Le pessimisme est de mise. « La proposition à venir a peu de chance de nous convenir. Nous ne devons pas attendre cette date pour nous organiser. Une grève générale ne se prépare pas en quinze jours. », explique Pierre-Olivier Variot.

Des pétitions en ligne et dans les officines circulent actuellement pour convaincre l’opinion publique de l’utilité du mouvement de grève. 15 000 signatures ont d’ores et déjà été recueillies. « Les patients signent massivement, ils en ont ras-le-bol que les pharmacies ferment », précise Pierre-Olivier Variot. Rare raison de se réjouir : la solidarité entre les pharmaciens et les générations. Les syndicats se félicitent notamment du récent soutien des étudiants en pharmacie au mouvement de grève. Pour le 30 mai, ils se tiennent prêts.

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