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MOUVEMENT DU 30 SEPTEMBRE ET MAINTENANT ?
Confortés par la mobilisation sans précédent du 30 septembre, les représentants de la profession doivent désormais se retrouver avec ceux des ministères de l’Économie et de la Santé pour plusieurs séances de concertation sur la réforme officinale. Pour l’heure, les syndicats maintiennent la pression.
Historique. De mémoire de pharmacien, jamais la profession ne s’est montrée aussi unie et mobilisée. Le 30 septembre restera une journée marquée d’une pierre blanche pour l’ensemble des pharmaciens. Selon l’Ordre des pharmaciens, 87 % des officines françaises ont fermé leur rideau lors de cette journée sans professions libérales. Ce chiffre atteindrait 97 % si l’on ajoute les 10 % des pharmacies réquisitionnées pour assurer le service de garde, selon l’instance ordinale. Un score qui frôle même les 100 % dans certaines régions (Nord-Pas-de-Calais et Languedoc-Roussillon). De Paris à Lille, de Brest à Montpellier (lire nos reportages), titulaires, adjoints, étudiants et préparateurs se sont rassemblés en nombre pour crier leur opposition contre les pistes de réforme envisagées par le gouvernement : levée du monopole des ventes de médicaments sans ordonnance, fin du quorum à l’installation et ouverture du capital à des non-pharmaciens. Unanimes, les pharmaciens grévistes interrogés par Le Moniteur lors de la manifestation demandent l’abandon de ces mesures. « Nous avons déjà prouvé que nous sommes capables de faire évoluer la profession, mais pas de cette façon », disent-ils à l’unisson. Cette démonstration de force suffira-t-elle pour faire reculer le gouvernement sur ses intentions de modernisation du métier ? Possible.
La Santé et l’Economie se montrent rassurants
A plusieurs reprises avant et après la manifestation, avant même que le groupe de travail de concertation ne se mette en place, les deux ministres concernés (Santé et Economie) ont pris des positions rassurantes. Marisol Touraine, interrogée sur BFM-TV et RMC le vendredi 25 septembre, se déclare à nouveau défavorable à la vente de médicaments en grande surface mais plus encline à un « nettoyage » de la liste des médicaments. De son côté, Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, assure, alors que la manifestation se déroule, que Bercy n’envisage pas d’ouvrir le capital des pharmacies à des non-pharmaciens dans le cadre de son projet. Une position aussitôt précisée le 1er octobre par Marisol Touraine dans l’émission Preuves par trois sur Public Sénat. Elle se dit favorable à ce que « des salariés puissent entrer au capital des pharmacies ».
Pas de quoi abaisser sa garde pour les syndicats
Ces déclarations ne laissent pas indifférents les syndicats de pharmaciens. « C’est une avancée mais nous restons vigilants. La suite à donner va dépendre de la réponse apportée par le gouvernement dans le cadre des réunions de concertation du groupe de travail », explique Philippe Gaertner, président de la FSPF. Le sentiment est partagé par Jean-Luc Fournival, président de l’UNPF : « Nous sommes ouverts à la construction du métier et à son évolution à condition que cela vienne de la profession. » Le président de l’USPO, Gilles Bonnefond, reste sur ses gardes : « Je n’ai aucune garantie que les lignes rouges ne soient pas franchies. » Le syndicat demande aux pharmaciens de maintenir la pression localement en participant à la grève des gardes ou encore à faire signer la pétition aux patients.
A l’origine de l’appel à la fermeture des officines, l’Union nationale des professions libérales réunit un conseil national extraordinaire le 9 octobre pour décider de la suite à donner au mouvement.
PARIS DONNE LA VOIX
Des Invalides à Bercy en passant par le Sénat, un peu plus de 5 000 officineux franciliens ont battu le pavé sous un soleil généreux. Tous ont défilé à coups de slogans et au son du sifflet pour dénoncer la réforme qui vise à déréglementer l’officine. Sur le parcours, une officine qui avait choisi de rester ouverte a été contrainte à la fermeture sous les huées des manifestants. Arrivée à Bercy, deux délégations ont été sucessivement reçues, l’une interprofessionnelle (des représentants de l’UNPF et de la Chambre syndicale des pharmaciens de Paris en faisaient partie), l’autre composée des représentants de l’Ordre régional des pharmaciens d’Ile-de-France, de l’URPS pharmaciens, de l’Union des pharmaciens de la région parisienne et du syndicat USPO.
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