Mobilisation : pas de nouvelles actions… pour l’instant

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Mobilisation : pas de nouvelles actions… pour l’instant

Publié le 30 novembre 2023
Par Magali Clausener
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Après une première mobilisation des étudiants et des pharmaciens le 21 novembre 2023, les syndicats envisagent d’autres actions. Si rien ne se passe avant les fêtes de fin d’année.

La mobilisation organisée le 21 novembre dans une douzaine de villes universitaires en France a porté ses fruits selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

La mobilisation est « un coup de semonce qui, sans le soutien urgent aux officines situées en territoires fragiles et la prise en compte par l’Assurance maladie des sombres perspectives économiques qui pèsent sur l’ensemble du réseau, a vocation à perdurer et s’amplifier », déclare d’ailleurs la FSPF dans un communiqué en date du 29 novembre. Et d’ajouter : « Partout en France, les pharmaciens ont manifesté un ras-le-bol généralisé et démontré leur unité pour apporter des réponses concrètes aux trop nombreuses fermetures de pharmacies, aux difficultés de recrutement ou aux pénuries de médicaments ».

Lettre de cadrage

De fait, les présidents des deux syndicats se sont entretenus avec Aurélien Rousseau le ministre de la Santé et de la Prévention, le jour de la mobilisation. Aurélien Rousseau a confirmé qu’il doit adresser une lettre de cadrage à l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) au sujet de l’avenant à la convention pharmaceutique. « Parmi ces lignes directrices [de la lettre de cadrage, NdlR] devraient notamment figurer la valorisation de la dispensation des médicaments à prescription médicale obligatoire pour le traitement de l’angine et de l’infection urinaire ou la rémunération de la substitution des médicaments biosimilaires », commente la FSPF. Lors de la 35e Journée de l’Ordre, le ministre a également affirmé qu’il n’y aurait pas une 8e année d’attente pour la réforme du 3e cycle des études de pharmacie.

D’autres actions ?

Alors que va-t-il se passer maintenant ? Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, explique que certains des syndicats départementaux font la grève des commissions paritaires locales en n’y participant pas. L’USPO va également sonder les pharmaciens pour savoir quelles actions ils sont prêts à mettre en œuvre : grève des gardes, grève tout court…

Selon la FSPF, « les premières conditions du dialogue sont donc posées et ont permis l’ouverture du processus classique de négociation avec la réunion du conseil de l’Uncam le 23 novembre ». « Lors de cette réunion, Thomas Fatôme [directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance maladie, NdlR] a exposé le contexte des négociations avec les pharmaciens qui doivent s’ouvrir », détaille Philippe Besset, président de la FSPF. Celui-ci espère que les négociations débuteront avant Noël. « Si le Gouvernement n’apporte pas de réponse suffisante, le 21 novembre ne sera que le début d’un mouvement d’ampleur aussi déplaisant que nécessaire », annonce la FSPF dans son communiqué. Mais pour l’heure, aucune autre action n’a été décidée par l’Assemblée générale du syndicat qui s’est tenue le 29 novembre. « Nous continuons à faire signer la pétition », précise néanmoins Philippe Besset, qui est en revanche défavorable à une grève des commissions paritaires locales et l’a fait savoir à Pierre-Olivier Variot.

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Le président de la FSPF rappelle aussi au passage que la profession a besoin d’unité et que celle-ci « ne peut être amoindrie par des dissensions syndicales intempestives », comme il est souligné dans le communiqué. Philippe Besset pointe notamment la position de l’USPO sur les négociations salariales et sur Dastri (l’USPO annonce prendre en charge les frais de gestion, mais la FSPF le fait également). Des éléments d’agacement qui ne doivent pas faire perdre de vue l’essentiel : à savoir, la lettre de cadrage qu’annonce Aurélien Rousseau depuis trois semaines.