Mobilisation : 24 heures après la grève, l’USPO adresse une lettre ouverte au président de la République

© Getty Images

Mobilisation : 24 heures après la grève, l’USPO adresse une lettre ouverte au président de la République

Publié le 31 mai 2024
Par Christelle Pangrazzi
Mettre en favori

Au lendemain de la mobilisation, Pierre-Olivier Variot, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) choisit d’interpeller Emmanuel Macron. Maillage, emploi, dérégulation, il détaille les raisons de la colère et lui demande de recevoir les représentants d’une profession qui compte plus de 135 000 personnes.

Moins de 24 heures après la mobilisation de la profession dans 30 villes de France, Pierre-Olivier Variot a choisi d’adresser une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Si le président de l’USPO rappelle ainsi le rôle crucial de la pharmacie souvent « seul lieu d’accès proche au système de santé », il pointe aussi les difficultés des pharmaciens à jouer leur rôle à cause des « pénuries de médicaments » croissantes. Il s’alarme également des fermetures massives gangrenant petit à petit le maillage.

Cette année, 118 officines ont déjà baissé le rideau

Depuis le début de l’année 118 pharmacies ont, en effet, tiré le rideau. « Monsieur le Président, notre question est simple : voulez-vous arrêter cette hémorragie ou laisser le réseau continuer à se rétrécir d’année en année, au risque de dégrader encore un peu plus l’accès aux soins pour des millions de patients ? Un tiers des Français vit déjà dans des  » déserts médicaux  » : voulez-vous également l’apparition de déserts pharmaceutiques ? » Selon lui, les négociations conventionnelles en cours avec l’Assurance maladie seront « décisives » pour la pérennité du maillage.

La menace de la vente en ligne

Enfin, il relate son inquiétude quant à la « possible dérégulation de la vente en ligne de médicaments » ajoutant : « Vous connaissez bien le sujet puisque vous étiez à l’époque (NdlR en 2014) l’initiateur de ce projet de loi, en votre qualité de ministre de l’Economie. » Si l’exécutif avait reculé sur ce dossier grâce à des échanges fructueux et une forte mobilisation des officinaux, la thématique revient comme un serpent de mer. Pour lui, la mise en œuvre de cette dérégulation signerait « la fin du modèle officinal français et serait la porte ouverte à une financiarisation débridée de la pharmacie, une nouvelle fois au détriment de la santé des patients. »

Un manque de concertation avec l’exécutif

Enfin, il explique avoir sollicité à plusieurs reprises Marc Ferracci, député des Français à l’étranger de la majorité « présenté comme le principal auteur de cette volonté de libéraliser la vente en ligne. ». En vain. « Monsieur le Président, trouvez-vous cela normal et acceptable qu’un député de la Nation, un élu de la République, un représentant éminent de la démocratie française, refuse obstinément de recevoir les syndicats représentatifs d’une profession qui contribue activement au bon fonctionnement de notre système de santé, et dont le dévouement auprès de nos concitoyens est exemplaire ? »

Publicité

Au terme de cet exposé, Pierre-Olivier Variot a demandé à être reçu avec les représentants de la profession, par le chef de l’Etat.