Missions officinales et rémunération : l’exemple étranger pour négocier

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Missions officinales et rémunération : l’exemple étranger pour négocier

Publié le 17 janvier 2022
Par Matthieu Vandendriessche
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Avant de faire chez soi, on voit comment cela se passe chez les autres. C’est ainsi que l’Assurance maladie a élaboré et diffusé ce 17 janvier ses comparaisons internationales sur les missions et la rémunération des pharmaciens d’officine. Ce benchmark a été réalisé en préparation des négociations pour la nouvelle convention pharmaceutique, indique-t-elle.

Le document propose un tour d’horizon des évolutions du métier de pharmaciens d’officine dans différents pays : Allemagne, Angleterre, Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas, Portugal, Québec et Suisse.

Les caractéristiques des missions officinales sont évidemment conditionnées par la répartition des pharmacies sur le territoire et par la nature du système de santé.

Anglais et cliniciens

En Angleterre, où se trouvent 11 600 officines, les pharmaciens deviennent de plus en plus cliniciens. « Ces professionnels n’exercent généralement pas d’activité commerciale et leurs activités portent sur la prise en charge du patient dans un contexte pluridisciplinaire », relève le document. Les missions sont l’accompagnement des patients chroniques et la réalisation de bilans de santé et de dépistages. Dans le cas de pathologie dites mineures et de conseils de santé, les pharmaciens sont depuis l’an dernier en première ligne de la prise en charge, en relais des médecins.

Côté rémunération, des paiements à la qualité tiennent compte de 8 critères, dont le parcours de soins emprunté par le patient, la sécurité du médicament et la lutte contre les inégalités de traitement. Des entretiens de détection de maladies cardiovasculaires ou de diabète de type 2 chez des personnes sans historique de maladie chronique sont payés l’équivalent de 16,5 euros pour les patients de 40 à 49 ans et de 13,1 euros entre 60 et 74 ans. Des honoraires à la boîte existent en plus de la marge commerciale.

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Belges et de référence

En Belgique, des services spécifiques non liés à la dispensation de médicaments sont mis en place. Depuis 2017, les patients chroniques se choisissent un pharmacien de référence. « Aujourd’hui, le pharmacien de référence est plus que le pharmacien d’officine attitré de ces patients. Il les connaît, sait quels médicaments ils utilisent, les conseille en cas de plaintes de santé bénignes. » Le pharmacien référent touche un forfait annuel de 32,75 euros par patient. Au final, en 2020, plus de 90 % de la rémunération des pharmaciens repose encore sur les honoraires de dispensation et la marge commerciale.