Médicaments non remboursables : le nouvel Observatoire des prix de Familles rurales accable les pharmacies

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Médicaments non remboursables : le nouvel Observatoire des prix de Familles rurales accable les pharmacies

Publié le 16 avril 2019
Par Francois Pouzaud
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Voilà qui va apporter de l’eau au moulin de l’Autorité de la concurrence qui aspire dans son rapport du 4 avril à plus de transparence et de concurrence sur les médicaments à prix non administrés… et à moins de disparités entre les officines. Les résultats du dernier observatoire des prix des médicaments de l’association de consommateurs Familles rurales, réalisé auprès de 84 pharmacies (officines et sites internet), dénoncent des prix inaccessibles et/ou illisibles en pharmacie. 
Le bilan est, de fait, accablant : 75 % des boîtes sont dépourvues d’étiquette, la moitié des médicaments sont sur des présentoirs situés derrière le comptoir des pharmaciens et seuls 39 % des pharmaciens délivrent systématiquement un ticket de caisse. 

L’association fait un constat à charge entre des prix qui s’envolent et une information des consommateurs qui se délite. Ainsi, elle relève que le prix de Nurofen a bondi de 25 % en 8 ans, bien au-delà de l’inflation, idem pour Strepsils (+ 19 %) et Maalox (+ 12 %).
Les écarts de prix entre pharmacie sont aussi remarquables en officine que sur Internet, où, selon Familles rurales, le conseil du professionnel en ligne brille en outre par son absence. Comme tous les ans, l’association déplore qu’ils aillent du simple au double voire au triple. 
L’échec est donc cuisant pour le libre accès aux médicaments sans ordonnance dans les pharmacies physiques et l’ouverture de la vente en ligne qui « n’a fait qu’exacerber un contexte de jungle tarifaire », argue Familles rurales. 
Cet autre exemple, à savoir le prix d’un tube d’Activir passant de 2,99 € à 9,20 € en officine et de 2,49 € à 6,66 € sur Internet, soit 3 et 4 fois plus cher pour un même produit, montre que l’objectif assigné au libre accès et à la vente en ligne d’offrir des prix publics concurrentiels et d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, n’a pas été atteint.
  
Alors que les instances professionnelles rencontrent le 16 avril les services du ministère de la Santé pour discuter de l’assouplissement des règles de la vente en ligne de médicaments sans ordonnance, le ton risque de se durcir du côté de la tutelle face aux manquements de la profession : 30 % des sites ne proposent pas de questionnaire, même sommaire, avant la validation de la commande ; 46 % n’exigent pas la consultation de la notice par le patient, pourtant obligatoire lors de la commande ; 14 % n’affichent pas sur chaque page le logo européen attestant de l’agrément de la pharmacie tandis qu’un site sur 10 n’est pas en conformité avec le règlement général pour la protection des données (RGPD).

A la décharge des pharmaciens, au moins sur l’envolée des prix, la Fédération des syndicats pharmaceutiques (FSPF) indique que les prix industriels ont augmenté de près d’un tiers, que les taxes ont doublé (la TVA étant passé de 5,5 % à 10 %) et que, dans le même temps, la marge du pharmacien a diminué de moitié. Sur l’information des prix, le syndicat rappelle que les pharmaciens mettent à la disposition du public différents outils : étiquetage, affiches, catalogue (papier ou électronique), base de données publique (uniquement pour les médicaments remboursables).

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