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Médicaments non périmés détruits : le CHU se défend du gâchis

Publié le 21 juin 2014
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La polémique a rapidement pris de l’ampleur. Début juin, le syndicat Sud Santé-Sociaux du CHU de Rennes dénonce « des centaines de milliers d’euros » partis en fumée suite à l’incinération de « tonnes » de médicaments non périmés en raison d’un système de gestion automatisé défaillant. En cause : l’ouverture en 2010 de nouveaux locaux pour la pharmacie, « des locaux à l’évidence sous-dimensionnés », indique la direction du CHU de Rennes dans un communiqué daté du 12 juin. Dans ces locaux sont réceptionnées des palettes de médicaments qui pour certaines ne sont pas aux normes européennes, ce qui oblige à les reconditionner manuellement et ralentit leur délai d’acheminement dans les services de soins. Services où le personnel surestime les besoins « par peur de manquer » et repasse de nouvelles commandes… « Nous faisons revenir à la pharmacie des médicaments et des dispositifs médicaux qui ne sont pas utilisés dans les unités de soins. Ceci nous permet de remettre dans le circuit, de façon sécurisée, un volume qui représente 2 millions d’euros », indique André Fritz, directeur général du CHU. Celui-ci reconnaît que « le problème de gaspillage existe », mais dément les chiffres avancés par le syndicat.

Le prix de la sécurité

« Sur un budget médicaments et dispositifs médicaux d’environ 100 millions d’euros, 2 millions sont réintégrés dans le circuit après retour, 30 000 euros sont détruits, soit 0,03 % du budget », avance la direction. « Ce seuil ne sera jamais réduit à 0. Cela peut paraître choquant mais la sécurité a un prix et elle peut conduire à des procédures comme celle-là », ajoute le directeur de l’établissement. Un problème « qui concerne aussi les médicaments délivrés par les officines de ville, notamment en raison de l’écart entre le conditionnement et la prescription », rappelle le CHU.

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