Médicaments : l’Europe est-elle menacée par la politique de Donald Trump ?

Donald Trump a annoncé son intention d’imposer des droits de douane de 25 % sur les importations de produits pharmaceutiques aux États-Unis. Objectif affiché : inciter les entreprises à relocaliser leur production sur le sol américain. « Nous voulons leur donner une chance d’établir leurs usines aux États-Unis afin d’éviter ces taxes », a déclaré le président américain. 

Si cette mesure devait entrer en vigueur, elle pourrait bouleverser la stratégie des grands laboratoires, dont plusieurs dépendent d’usines en Asie et en Europe pour alimenter le marché américain. En déplaçant la production vers les États-Unis, les coûts pourraient grimper et impacter les prix des médicaments dans le monde entier.

Un impact direct sur l’industrie pharmaceutique européenne

L’annonce de Trump a provoqué un séisme sur les marchés financiers. Les actions des grandes entreprises pharmaceutiques européennes, comme Sanofi, Novartis et Bayer, ont enregistré des baisses significatives. Les investisseurs s’inquiètent de voir ces laboratoires forcés de revoir leurs chaînes d’approvisionnement et de supporter des coûts supplémentaires, ce qui pourrait affecter leur rentabilité.

En Europe, les industriels redoutent un effet boule de neige. Une hausse des tarifs douaniers pourrait encourager les États-Unis à restreindre davantage l’accès à leur marché et pousser l’Union européenne à répliquer par des mesures similaires. Au final, une spirale protectionniste pourrait fragiliser l’approvisionnement mondial en médicaments.

Des conséquences concrètes pour les pharmaciens français

En France, les experts économiques s’inquiètent des répercussions sur la disponibilité et le prix des médicaments. Une augmentation des coûts d’importation pourrait se traduire par une hausse des prix pour les patients et un impact sur les marges des officines.

Si les laboratoires devaient réorganiser leur production pour contourner ces taxes, les pharmaciens pourraient faire face à des tensions sur l’approvisionnement, voire des pénuries de certains médicaments stratégiques. Certains traitements essentiels, notamment les antibiotiques et les anticancéreux, pourraient être affectés.

Une riposte européenne en préparation ?

Face à cette offensive commerciale, la Commission européenne a déjà réagi en rappelant que toute modification tarifaire devrait être « mutuellement bénéfique et négociée dans un cadre équitable ».

Toutefois, à ce stade, l’Europe n’a pas forcément les moyens de répondre à ces mesures. La balance entre importations et exportation étant loin d’être favorable aux Européens.