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Médicaments biosimilaires : s’agit-il là de fausses bonnes idées ?
Un comité de pilotage réunissant les parties prenantes sur le sujet de la pénétration des génériques, biosimilaires et médicaments hybrides a été formé le 8 juin sous l’impulsion de la direction de la sécurité sociale (DSS). Plusieurs dizaines de personnes étaient réunies, parmi lesquelles des représentants de France Assos Santé, des syndicats de pharmaciens et de médecins, de l’Ordre des pharmaciens et des industriels, dont le Leem (Les entreprises du médicament), le Gemme (Génériques même médicament) et le think tank Biosimilaires. Côté pouvoirs publics, la DSS, la Caisse nationale de l’assurance maladie et l’Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) étaient représentées.
A l’issue de cette réunion, aucune proposition concrète n’a réellement été formulée. Une occasion toutefois pour le think tank Biosimilaires de rappeler dans un communiqué du 14 juin sa vision du sujet et ses propositions. Ainsi, il liste, aux yeux de ses membres, plusieurs fausses bonnes idées.
Fausse bonne idée n° 1 : la substitution des médicaments biosimilaires, en initiation comme en cours de traitement
Autorisée par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 et possible pour deux groupes biosimilaires (filgrastim et pegfilgrastim), la substitution n’a pas montré, selon le think tank, une augmentation significative des taux de pénétration de ces médicaments biosimilaires. Elle a au contraire montré une augmentation de la substitution entre médicaments biosimilaires, sans aucun effet économique, mais avec un impact pour les patients. Se livrant à une comparaison avec les médicaments génériques, le think tank mentionne qu’il « a fallu 20 ans pour arriver à un taux de pénétration des médicaments génériques de 80 % et (que) ce n’est pas la substitution seule qui a permis l’augmentation du taux de pénétration mais une succession de mesures plus contraignantes pour les assurés sociaux (tiers payant contre génériques, baisse du remboursement du princeps NdlR). »
Fausse bonne idée n° 2 : introduire la substitution des médicaments biologiques uniquement en primoprescription
La substitution en primoprescription des médicaments biologiques ou biosimilaires peut avoir un impact négatif pour les patients et n’a pas nécessairement d’impact pour les comptes publics. C’est ce que pense le think tank la jugeant également contraire au principe de décision médicale partagée dans la mesure où elle renvoie à un choix exclusivement guidé par des intérêts économiques, sans prise en compte de la situation propre à chaque malade. Parmi les autres arguments mis en avant, celui de rendre caduques toutes les actions d’information et d’accompagnement, pouvant conduire à une absence d’information et d’apprentissage par le patient de l’utilisation du dispositif d’injection. Le groupe de réflexion juge par ailleurs que les conditions d’information entre professionnels de santé ne permettent pas de l’envisager, en l’absence de généralisation de l’utilisation de Mon espace santé. Il mentionne enfin que cette substitution serait sans impact sur les comptes publics car la très grande majorité des initiations de médicaments biologiques sont aujourd’hui effectuées avec des médicaments biosimilaires.
Mais alors, on fait quoi ?
Proposition 1 : Pour les médicaments biosimilaires prescrits par des médecins spécialistes, renforcer le modèle existant de développement des médicaments biosimilaires, en pérennisant l’interchangeabilité et en généralisant et en renforçant les incitations à la prescription des biosimilaires en ville et à l’hôpital
Proposition 2 : Améliorer l’information et l’accompagnement sur les médicaments biosimilaires pour les professionnels de santé et les patients, notamment en subordonnant la prescription et la dispensation d’un médicament biologique ou biosimilaire à la réalisation d’une action d’accompagnement rémunérée.
Du vécu
L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, qui milite en faveur d’un élargissement de la substitution des biosimilaires et d’une rémunération effectivement adaptée invite les équipes officinales à informer leurs patients de l’existence de cette enquête, au moment de la dispensation d’un biosimilaire par exemple, et à les accompagner pour y répondre. Le syndicat considère que cette enquête en vie réelle pourrait être un argument supplémentaire pour convaincre les pouvoirs publics du bien-fondé de la substitution des biosimilaires par le pharmacien d’officine.

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