Médicaments biosimilaires : de l’urgence de la substitution

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Médicaments biosimilaires : de l’urgence de la substitution

Publié le 19 juillet 2024
Par Sana Guessous
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La Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) souhaite généraliser le recours aux médicaments biosimilaires. Et continue, dans son rapport Charges et produits, de cibler un taux de pénétration de 80 % en 2025 pour ces traitements.

L’Assurance maladie souhaite économiser 425 millions d’euros sur la prescription de médicaments en 2025. Pour y parvenir, l’organisme de santé publique veut accélérer le développement des médicaments biosimilaires, en moyenne 30 % moins chers que les médicaments biologiques. 90 millions d’euros d’économies pourraient résulter de cet effort de substitution dès l’année prochaine.

Des mesures incitatives pour pallier une substitution défaillante

La Cnam se heurte depuis plusieurs années à un taux de pénétration des biosimilaires en deçà des 80 % visés. Si cet objectif est presque atteint à l’hôpital (71 % en 2022 chez les médecins spécialistes), le taux moyen de substitution en médecine générale stagnait à 15 % en 2021. Des mesures incitatives auprès des médecins ont été conclues dans le cadre de la nouvelle convention médicale.

Pour l’heure, les pharmaciens sont autorisés à substituer uniquement deux molécules, filgrastim et pegfilgrastim. Toutefois, d’ici 2025, les pharmaciens pourront élargir leur champ d’action « La Loi de financement de la sécurité sociale de 2024 permet d’inscrire de nouveaux biosimilaires sur la liste des groupes substituables à l’issue d’une commercialisation de deux ans. La substitution en ophtalmologie – Lucentis et Eylea -, en rhumatologie, en gastro-entérologie et dermatologie est particulièrement attendue », détaille le rapport de la Cnam. Un comité scientifique de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rendra son avis sur les conditions de cette substitution d’ici le 31 décembre 2024.

Tiers payant et Rosp exceptionnelle

L’Assurance maladie table également sur la mise en œuvre de l’égalité de marge pour les biosimilaires et sur l’octroi d’une Rosp exceptionnelle de 100 € aux pharmaciens pour la substitution d’un biosimilaire en 2024.

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Autre mesure prévue : la création d’un dispositif de « tiers payant contre biosimilaires », comme pour les génériques. En 2012, cette mesure avait permis d’augmenter la pénétration de ces médicaments de 11 points en seulement un an.