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Medef : « Une farce »
Le Medef dément catégoriquement qu’un quelconque document proposant entre autres la disparition du monopole pharmaceutique émane du syndicat patronal. Bernard Mesuré, président de la Fédération française des industries de santé, siège au conseil exécutif du Medef. Il s’explique.
« Le Moniteur » : Vous dénoncez « l’exploitation faite d’un document rédigé par des personnes peu ou pas informées des sujets de santé ». Mais qui l’a rédigé ?
Bernard Mesuré : Je n’ai pas à dénoncer des gens. Simplement, il est certain que les propositions faites dans ce document sont totalement ridicules et que tout cela ne peut en aucun cas être labélisé Medef.
Cela dit, le Medef a déclaré à l’AFP que ce document constituait « des pistes sur lesquelles on s’appuie plus ou moins pour élaborer nos propositions »…
Vous ne pouvez pas empêcher des gens de réfléchir à droite ou à gauche.
Quant aux « pistes », certaines sont mauvaises, d’autres sont des impasses ! J’ai entendu leurs auteurs en parler, c’est tout. En plus, le moment est très mal choisi pour ces élucubrations à l’heure où le Medef travaille précisément sur un projet de refondation sociale.
Quelle est la procédure pour l’élaboration des documents estampillés Medef ?
Les groupes de travail ad hoc élaborent des propositions qui sont ensuite soumises et éventuellement votées par le conseil exécutif, composé d’une trentaine de membres. Et vu ma position, je n’aurais jamais laissé passer un tel document qui, de toute façon, n’aurait aucune chance d’être voté. Cette mauvaise copie est surtout une véritable farce. Pour moi, ce document n’existe pas au Medef. N’importe qui peut écrire n’importe quoi, mais l’honnêteté intellectuelle fait qu’on ne peut pas le labéliser au nom du groupe auquel l’auteur appartient. C’est comme si l’un des milliers de collaborateurs de Novartis* rédigeait un document et qu’on en concluait : « Novartis écrit que… ».
* Bernard Mesuré est aussi P-DG du groupe Novartis.
Kouchner rassure la profession
Comment trois chefs d’entreprise (aussi directeurs des CRAM du Nord-Pas-de-Calais et du Sud-Est, ainsi que d’une CPAM des Alpes-Maritimes…), chargés par le Medef de faire des propositions pour une « refondation de l’assurance maladie », ont-ils pu proposer la suppression pure et simple des pharmacies d’officine libérales ? Mais enfin, parce qu’elle permettrait d’économiser de 35 à 46 milliards de F par an ! Soit la marge officinale (30 % selon les auteurs !) multipliée par les dépenses annuelles de médicaments (135 MdF). Grands seigneurs, les auteurs envisagent une indemnisation de l’ordre de 50 à 100 milliards de F. Bernard Kouchner a estimé que ce rapport était « injurieux et stupide », rappelant fermement « le rôle essentiel de cet allié qu’est le pharmacien d’officine » dans la dispensation du médicament, la substitution générique ou encore le contrôle des dépenses.
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