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© Getty Images/iStockphoto
Médecine générale : des internes pour lutter contre les déserts médicaux
La 28e université d’été de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) aura été l’occasion pour le gouvernement d’annoncer son projet d’imposer une année supplémentaire d’internat aux étudiants en médecine générale. L’objectif avancé est double : pallier la faiblesse du cursus des généralistes et lutter contre les déserts médicaux.
La nouvelle pourrait provoquer la fronde des étudiants en médecine générale. Les ministères de la Santé et de la Prévention et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ont annoncé conjointement, le 25 septembre, le lancement d’une mission chargée d’accompagner la création d’une quatrième année d’internat en médecine générale dès 2023. Sans concertation préalable avec les internes et les enseignants, ce sujet, tout juste esquissé par François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, lors de la 28e université d’été de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), doit se retrouver dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2023).
Les généralistes : des spécialistes comme les autres
Les deux ministères justifient la création d’une 4e année d’internat en rappelant que la médecine générale est aujourd’hui « la seule spécialité médicale à n’avoir que trois années d’internat sans la phase de consolidation qui définit le statut dit de “docteur junior”, au cours de laquelle les futurs praticiens peuvent exercer en autonomie supervisée. (…) [ce qui] est considéré comme une faiblesse qui ne favorise pas une installation immédiate en sortie de cursus ».
Conformément au souhait exprimé par le président de la République pendant la campagne présidentielle, ces semestres supplémentaires s’effectueront en priorité dans les déserts médicaux et permettront d’accompagner les futurs médecins (appelés encore « docteur junior ») à leur installation rapide.
Un désert trop grand ?
Outre l’hostilité des syndicats d’étudiants sur les réseaux sociaux, la mesure suscite également de vives réactions chez les médecins. « Penser que la 4e année serait la solution aux problèmes de démographie médicale est une erreur, la pénurie est globale, rendant illusoire la désignation de certaines zones au détriment de ses voisines », a réagi immédiatement MG France dans un communiqué du même jour, même si ce syndicat considère que « cette spécialité, au champ particulièrement large et complexe, nécessite bien une année professionnalisante comme toutes les autres spécialités ». Cependant, il ajoute que « sans moyens, cette 4e année professionnalisante ne constituera qu’une coquille vide ».
Les pharmaciens partagés
Pour Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo), « ce n’est pas non plus la bonne réponse, les étudiants sont esseulés à la fin de leurs études et sortent épuisés par leur durée, estime-t-il. 35 à 40 % des nouveaux médecins ne s’installent pas la première année de l’obtention de leur diplôme et 25 % ne s’installeront jamais ». De son côté, l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) apporte un soutien solidaire aux étudiants en médecine dans la partie de bras de fer qui va s’engager avec le gouvernement. « Pas la peine de rajouter une année supplémentaire à des études de médecine qui sont déjà suffisamment longues », déclare Romain Gallerand, porte-parole de l’Anepf.
Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), se montre plus ouvert à la création d’une quatrième année d’internat, alors que ce syndicat s’était montré favorable il y a quelques années à un allongement d’un an des études pharmaceutiques : « Je suis pour à condition que cette quatrième année soit en cabinet libéral en ville, cette mesure doit permettre d’augmenter le nombre de médecins sur les territoires. »
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