- Accueil ›
- Profession ›
- Socioprofessionnel ›
- Masques : gouverner, c’est prévoir

© coronavirus, covid-19, masques chirurgicaux, masques alternatifs, Ordre des pharmaciens, FSPF, vente, Véran - Pixabay
Masques : gouverner, c’est prévoir
« Il faut anticiper les canaux de distribution, nous avons besoin de tous les canaux de distribution y compris des pharmaciens qui aujourd’hui ont l’interdiction de vendre les masques alternatifs […]. Leur désarroi et leur incompréhension sont proportionnels à leur engagement à vos côtés depuis le début de la crise. » Agnès Firmin Le Bodo, députée et pharmacienne au Havre (Seine-Maritime), n’aurait pas pu mieux résumer la situation dans laquelle se trouvent les pharmaciens, lors de la séance de questions au gouvernement cet après-midi du 21 avril. Le message est clair : les pharmaciens pourront-ils vendre ou distribuer des masques en tissu, normés, à la population ?
La réponse d’Olivier Véran, ministre de la Santé, ne l’est pas complètement. Il compte « évidemment » sur les pharmaciens comme sur « l’ensemble des forces vives de la Nation » pour distribuer les masques grand public, a-t-il expliqué à l’Assemblée nationale, après l’avoir déjà déclaré ce matin dans l’émission « Les 4 vérités » sur France 2. Mais encore ? L’arrêté fixant la liste des produits autorisés à la vente en officine n’est toujours pas modifié. Pourtant, l’Ordre des pharmaciens a déjà proposé aux pouvoirs publics d’ajouter à la liste « des masques réservés à des usages non sanitaires, conformes aux spécifications techniques en vigueur, fabriqués selon un processus industriel et délivrés dans le cadre de campagnes de santé publique ». Simple et efficace.
Anticiper
Mais à moins de 3 semaines du début du déconfinement, aucune décision n’est prise. Que doivent alors faire les pharmaciens ? Anticiper, répond notamment Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui table sur une autorisation de vente des masques grand public en officine. Dans un courrier adressé aujourd’hui aux officinaux, il appelle de nouveau les pharmaciens à être prêts pour le 11 mai à distribuer des masques médicaux et alternatifs, et par conséquent aux groupements et grossistes-répartiteurs de s’approvisionner. De fait, les groupements réunis au sein de l’UDGPO et de Federgy disposent déjà de masques chirurgicaux. Et pour les masques en tissu ? « Nous avons déjà passé des pré-commandes auprès de Thuasne, Sigvaris, etc. Nous n’attendons pas l’autorisation de vente sinon nous risquons d’arriver trop tard, révèle Laurent Filoche, président de l’UDGPO. Mais je ne vois pas comment on nous interdirait de vendre des masques en tissu. » Et si l’Etat souhaitait une distribution à la population et non une commercialisation ? « L’Etat règle la facture et nous distribuons gratuitement les masques », rétorque Laurent Filoche. Les solutions existent donc.
Alors pourquoi les pouvoirs publics tardent-ils tant à donner une réponse claire aux pharmaciens ? La question n’a pas été posée aujourd’hui au gouvernement. Mais elle risque de l’être très vite.
- Economie officinale : les pharmaciens obligés de rogner sur leur rémunération
- Grille des salaires pour les pharmacies d’officine
- Explosion des défaillances en Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Occitanie
- La carte Vitale numérique, ce n’est pas pour tout suite
- [VIDÉO] Financiarisation de l’officine : « Le pharmacien doit rester maître de son exercice »
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin
- [VIDÉO] Négociations, augmentations, ancienneté… Tout savoir sur les salaires à l’officine
- [VIDÉO] 3 questions à Patrice Marteil, responsable des partenariats Interfimo
- [VIDÉO] Quand vas-tu mettre des paillettes dans ma trésorerie, toi le comptable ?
