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MARSEILLE : Une officine braquée quatre fois pour du Viagra

Publié le 30 novembre 2002
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Année noire pour la pharmacie des Fresnes, attaquée quatre fois par un malfaiteur armé d’un couteau. Installé dans les quartiers sud de Marseille, Patrick Granier, son titulaire, égraine les dates de braquage : 6 novembre 2001, 30 juillet, 30 septembre, 19 novembre 2002. Chaque fois, le scénario est identique. Un malfaiteur solitaire, visage en partie dissimulé par un casque de moto, un bandeau ou une cagoule, attend l’heure de la fermeture pour surgir, armé d’un couteau. Son butin : les boîtes de Viagra et la caisse. La semaine dernière, il a menacé pour la deuxième fois Bruno Lamberty, préparateur, à peine remis d’un arrêt de travail de six mois. Profondément choqué, il n’est pas retourné à l’officine.

Depuis, Patrick Granier fait ses calculs pour fonctionner à effectif réduit. « Je pense que je vais être obligé de fermer le lundi matin ou le samedi après-midi, en attendant que l’équipe soit au complet. » Son souci : gérer l’angoisse qui l’étreint, lui et ses collaborateurs, dès qu’ils ferment la pharmacie. « Je me sens isolé. Le directeur de cabinet du préfet de police, à qui j’ai demandé de l’aide, m’a indiqué que c’était à moi d’assurer ma propre protection. A quoi servent les impôts que l’on paie ? M’armer, il n’en est pas question. Ce serait l’escalade de la violence. Par contre, je viens d’acheter un chien de défense… Le seul à m’avoir dit quelque chose de positif est l’inspecteur du travail. Il m’a conseillé de ne vendre du Viagra que sur commande et de le faire savoir. » Une recommandation qui, si elle est suivie, conduira peut-être les voleurs à braquer d’autres pharmacies.

Jusqu’à présent, Patrick Granier était le seul dans son cas à Marseille. Mais pourquoi donc du Viagra ? Seul le braqueur le sait…

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