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Maille à partir

Publié le 9 décembre 2023
Par Laurent Lefort
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Comme si les ruptures d’approvisionnement en médicaments ne suffisaient pas, comme si faire face à l’inflation, à la baisse de la marge et à des trésoreries en tension n’était qu’une simple formalité, un député travaille actuellement sur la déréglementation des professions réglementées. Il livrera son diagnostic début 2024, lequel pourrait, entre autres, porter sur les conditions d’installation des pharmaciens. Dès que le mot « déréglementation » est prononcé, le spectre de la perte du monopole et de la financiarisation se rappelle à notre bon souvenir. Et celui du maillage n’est jamais très loin. A ce propos – et c’est l’une des informations clés de cette fin d’année –, il y a désormais moins de 20 000 officines en métropole. Une donnée qui ne doit pourtant pas occulter un autre fait marquant de 2023 : la déferlante des médicaments (très) chers, aussi exigeants en matière de compétence, aussi dévoreurs de trésorerie qu’ils sont mal rémunérés. Toute la complexité d’un paradoxe. Une présence en pharmacie de ville facilitatrice et indispensable pour les patients, donc qu’il est inconcevable de remettre en cause, mais une structure de marge désormais tellement inadaptée qu’elle fait courir le risque de fragiliser la santé financière des officines, en l’absence de mécanismes compensatoires. Et avec elle, un ou plusieurs des trois piliers fondamentaux déjà cités. Indépendance capitalistique, monopole, répartition homogène sur le territoire pour garantir l’accès aux soins, si l’un flanche, gare aux deux autres.

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