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L’Ordre des médecins écorne la liberté d’installation et crée une fronde généralisée parmi ses pairs

Publié le 9 juin 2012
Par Isabelle Guardiola
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Le Conseil national de l’ordre des médecins a provoqué des réactions en chaîne après ses propositions, le 29 mai dernier, pour réguler la démographie médicale et freiner les dépassements d’honoraires. Le jeune médecin serait tenu d’exercer pendant cinq ans dans sa région de formation, les lieux étant déterminés par l’ARS et le conseil régional de l’ordre des médecins en fonction des besoins. L’Ordre a d’autre part souhaité préciser la notion floue de « tact et mesure » du code de déontologie en proposant que les honoraires ne dépassent pas trois à quatre fois le tarif opposable d’un acte.

L’Ordre accusé de « brader sa jeunesse »

Etudiants en médecine et jeunes médecins, syndicats médicaux ou associations de consommateurs ont réagi vivement sur cette remise en question – inédite pour l’Ordre des médecins – de la liberté d’installation. L’Association nationale des étudiants en médecine de France, l’Intersyndicale nationale autonome des internes de médecine générale et le Regroupement autonome des généralistes, jeunes installés et remplaçants ont estimé, dans un communiqué commun, que l’Ordre « brade sa jeunesse ». La Fédération des médecins de France dénonce, elle, « une vision de l’Ordre déconnectée de l’exercice quotidien » et lui recommande « de se ressaisir ». Quant à MG-France, premier syndicat de médecins généralistes, il parle de « double peine » et propose de « mieux rémunérer les médecins du secteur 1 en zone déficitaire ».

L’UFC-Que Choisir, plus iconoclaste, propose d’aller plus loin que l’Ordre des médecins en refusant le conventionnement en zones surdotées et en réexaminant les tarifs médicaux à la hausse comme à la baisse.

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