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L’officine écartée de la substitution des médicaments biosimilaires

Publié le 20 octobre 2016
Par Loan Tranthimy
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La substitution du médicament biologique par son similaire lors du renouvellement du traitement sera-t-elle bientôt possible en pharmacie ? Selon l’article 50 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2017, examiné cette semaine par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, la réponse est oui. Il indique, en effet, que «   lors de l’initiation ou du renouvellement du traitement, le prescripteur peut exclure la possibilité de substitution par la mention non substituable portée sur la prescription sous la forme manuscrite   ». Ce projet est dénoncé par six associations de patients, dont l’Association nationale de défense contre l’arthrite rhumatoïde (Andar), qui considère que «   l’article 50 fait de la substitution la règle, et de la non-substitution l’exception, en suivant le modèle des génériques   ». Face à ce tollé, Gérard Bapt, député de Haute-Garonne et rapporteur du texte, rappelle que «   le pharmacien ne peut pas substituer un traitement engagé, mais seulement agir en initiation à moins que le médecin ne le souhaite pas   ». Pour l’Andar, c’est une occasion manquée. «   On aurait pu valoriser le rôle du pharmacien, non pas dans la substitution, mais dans la dispensation, l’accompagnement des patients chroniques traités avec les médicaments biologiques   ». Philippe Gaertner, président de la FSPF, reconnaît qu’en initiation de traitement, «   le pharmacien pourrait substituer à condition que le décret fixant les modalités de substitution sorte. En cours de traitement, seul le médecin a la main pour changer la molécule. Mais si l’on veut mettre l’innovation à la disposition des patients, il faut trouver des équilibres. La substitution des génériques hier, et celle des biosimilaires demain, le permettront. Le pharmacien en est capable.   » Gilles Bonnefond, président de l’USPO, est plus agacé. «   Le texte autorise les pharmaciens hospitaliers à changer les traitements des patients, mais l’interdit aux pharmaciens d’officine qui subiront les marques choisies par l’hôpital. C’est insupportable.   »

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