La substitution des biosimilaires et hybrides suspendue au PLFSS 2025 et à sa survie

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La substitution des biosimilaires et hybrides suspendue au PLFSS 2025 et à sa survie

Publié le 29 novembre 2024
Par Audrey Chaussalet
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La semaine qui vient sera décisive pour le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Si le Premier ministre Michel Barnier devait recourir au 49.3 pour le faire adopter sans vote à l’Assemblée nationale, il s'ensuivrait certainement une motion de censure contre son gouvernement. Pas sans conséquence pour la pharmacie française.

« Jeudi 5 décembre, nous saurons si la France dispose ou pas d’un projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Bien sûr, nous aurions préféré une autre mouture, mais il faut que le PLFSS passe », a déclaré Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) lors de sa conférence de presse hebdomadaire du 29 novembre. Au risque que l’amendement sur les biosimilaires et les médicaments hybrides, bouffées d’oxygène pour l’économie officinale, ne disparaisse dans les méandres législatifs. « Si le PLFSS est voté, les négociations sur les remises des biosimilaires et des médicaments hybrides pourront commencer. Mais, si le gouvernement Barnier fait l’objet d’une motion de censure, on repart de zéro. » S’il s’est prononcé contre la suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME) et contre la hausse du ticket modérateur de 5 % sur les médicaments, en référence aux amendements prévus dans ce sens dans le PLFSS 2025, Philippe Besset a précisé que « son mandat était clair : la FSPF veut le meilleur taux de remise possible tant sur les génériques que sur les biosimilaires et les médicaments hybrides. »

Les négociations sur les remises des génériques, des biosimilaires et des hybrides ne font que commencer

« Pour autant, cela signifie-t-il que les remises sur les génériques et sur les biosimilaires doivent bénéficier du même taux ? », interroge Philippe Besset. Ce matin même, Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), a également fait savoir que son syndicat avait adressé un courrier au ministère de la santé et à la direction générale de la santé (DGS) pour réaffirmer son opposition à la baisse évoquée de 100 millions d’euros de remises sur les génériques prévues par l’État. Le syndicat a rappelé combien cette mesure fragiliserait le réseau officinal déjà économiquement affaibli et qu’elle était contraire aux promesses du précédent ministre délégué à la santé, Frédéric Valletoux. Si l’USPO est clairement opposée à la modification du plafond actuel de 40 % de remise sur les médicaments génériques, la FSPF semble sur ce point plus ouverte. « Le gouvernement a évoqué le chiffre de 35 % de remise tant pour les génériques que les biosimilaires. Les négociations ne font que commencer ! », a lâché Philippe Besset qui met en garde les pharmaciens contre l’alarmisme.

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