Les soins chers pour 69 % des Français

Selon une enquête Ipsos pour la Générale de santé, parue le 30 septembre, les Français plébisciteraient largement la qualité des soins (88 %), seraient prêts (42 %) à travailler plus longtemps pour préserver le système de santé et à payer plus de cotisations ou encore à être moins bien remboursés.

Ces chiffres, publiés en plein débat sur la réforme des retraites, traduisent non pas une « acceptation aisée de telles mesures » si elles étaient prises, nuance Ipsos, mais « une évolution importante des perceptions » face aux enjeux de la santé. Même si le coût des soins est sous-estimé. Une journée d’hospitalisation est ainsi évaluée en moyenne à 300 €, deux fois moins que son coût réel. Les Français jugeraient toutefois que la santé leur coûte cher (69 %), et notamment le reste à charge (62 %).

Les assurés en veulent pour leur argent

Pour Gérard de Pouvourville, titulaire de la chaire santé à l’ESSEC, cette « distorsion entre dépenses publiques et privées n’est pas surprenante. Les Français ont une perception du système par rapport à ce qui sort de leur poche. Ils n’ont pas de visibilité immédiate sur l’hôpital public, mais ils en ont une au moment de payer les dépassements d’honoraires et le reste à charge. […] 45 % des assurés consomment 65 % des ressources, d’où la sensation de déséquilibre perçue entre les cotisations versées et les prestations remboursées ».

Un Français sur deux attribuerait la hausse des dépenses aux fraudes et au gaspillage des patients. Or « les abus à l’assurance maladie ne représentaient que 132 M€ en 2008 »*. Enfin, 88 % des sondés disent avoir besoin d’une information officielle pour comparer les tarifs et les prestations de soins.

* Pour un déficit s’élevant à 10 Md€ d’euros en 2008.