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Les propositions du Medef pour les pharmaciens

Publié le 14 juin 2014
Par Serge Benadérette
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Mieux utiliser le système de santé permettrait de supprimer le déficit, de financer l’innovation, de redéployer l’hôpital public et de promouvoir les soins de premier recours. Tel est le credo du Medef (Mouvement des entreprises de France), syndicat des patrons. Pour économiser jusqu’à 20 milliards d’euros d’ici 2017, Claude Tendil, président de la Commission sociale de l’organisation, avance ses propositions. Les réformes doivent passer notamment par un rééquilibrage avec l’hôpital appelé à se recentrer sur son cœur de métier et une offre de soins de premier recours (médecin, infirmière, pharmacien) renforcée. « Tous les échelons doivent monter en valeur ajoutée », estime l’économiste Nicolas Bouzou, pour qui les pharmaciens doivent prescrire. « Il est irrationnel quand on perd sa voix une fois par an de se rendre chez le généraliste. Le pharmacien peut diagnostiquer si le problème est, ou non, infectieux quitte à orienter, s’il y a lieu. Ainsi, le pharmacien apporte davantage de valeur ajoutée. C’est comme cela que l’on va réussir à réguler la dépense », ajoute-t-il.

Une délivrance automatisée

En outre, l’urologue Guy Vallancien estime que l’on se dirige vers des restructurations plus importantes avec l’automatisation de la délivrance des médicaments. Il prédit « des distributeurs automatiques permettant de lire les données des codes-barres des ordonnances sur smartphone ». « Le projet de prescription électronique est certes en cours, mais le pharmacien reste toujours l’interface » assure Philippe Besset, vice-président de la FSPF. « A mon avis, dit-il, nous ne sommes pas prêts à abandonner la sécurisation du médicament ». Gilles Bonnefond (USPO) abonde en ce sens: « Ce n’est pas le code-barres qui va régler d’éventuelles erreurs du médecin ou des incompatibilités médicamenteuses. » Ni délivrer des conseils sur les produits non remboursables.

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