Les pionniers de la MSA

Le 25 juin, la Mutualité sociale agricole du Lot-et-Garonne était la première en France à passer à l’euro. « Jusqu’au 1er octobre, nos flux restent en francs, selon un accord interrégimes, et les bordereaux papier renvoyés aux pharmaciens sont en euros, sauf le pied de facture en double affichage. En revanche, la règle des arrondis lors de la conversion fait que le montant émis par le pharmacien n’est pas le même que celui qui lui est restitué », explique Jean-Marc Lucerga, chargé des relations avec les professionnels à la caisse.

Comment les pharmaciens ont-ils digéré ce basculement ? « Nous n’avons pas de réaction. Il faut dire que nous avions préparé le terrain dès février avec une réunion entre le président du syndicat départemental des pharmaciens, un représentant de SSII et d’un concentrateur. Le constat d’insuffisance en matière informatique a largement été comblé depuis, la montée en charge SESAM-Vitale étant passée de 24 % en janvier à 61 % en juillet, et encore la demande a-t-elle été freinée par l’offre : pour les logiciels compatibles à SESAM-Vitale les adaptations deviennent faciles, les contrats de maintenance sont plus solides », ajoute Jean-Marc Lucerga.

S’il n’y a pas eu d’affolement (un seul appel de pharmacien le premier mois), il faut dire aussi qu’aucun ne se bouscule pour remplir les feuilles de soins en euros… « Pourtant aucun officinal ne peut ignorer que nous avons basculé, car notre chaîne de traitement s’est totalement arrêtée pendant une semaine au moment de la conversion, précise Jean-Marc Lucerga. D’ailleurs ce délai variera entre trois et quatre jours dans toutes les caisses. Pour le 1er octobre, je ne me fais aucun souci pour les pharmaciens qui, dans l’ensemble, sont rodés depuis longtemps à la télétransmission. En revanche, j’ai très peur pour d’autres professions… »

La MSA ne pouvait faire basculer toutes ses caisses en même temps pour des « raisons d’indisponibilités techniques », d’où un échelonnement programmé (voir tableau ci-dessus). Le paiement des prestations par les caisses sera effectué exclusivement en francs avant la date de basculement et exclusivement en euros après. La Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole acceptera les fichiers dans la monnaie adressée par la CPAM et effectuera les conversions nécessaires. Après le basculement d’une caisse, ses états seront fournis en euros avec double affichage pour les totaux jusqu’au 31 décembre.

La CANAM suit la CNAMTS

Aucune date précise n’était avancée cet été à la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs indépendants. Quoi qu’il en soit, la CANAM se calquera sur le calendrier de la CNAMTS pour les deux grandes échéances du 1er octobre et du 1er janvier. Elle passera en euros sa liquidation des appels de cotisation d’assurance maladie courant novembre, le recouvrement des cotisations entre septembre et décembre, la liquidation des prestations entre octobre et décembre et les indemnités journalières à partir d’octobre. Au plan informatique, des tests étaient en cours durant l’été pour tout le domaine médical.