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Les médecins n’ont pas hésité à faire grève. Et vous, oseriez-vous ?

Publié le 4 novembre 2023
Par Magali Clausener
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OUI

Alexis Levanic, titulaire d’une pharmacie de quartier à Villeurbanne (Rhône), emploie 3 salariés dont 1 adjoint. Groupement : Pharm-UPP ; syndicat : aucun.

A chaque négociation, on veut nous reprendre ce que l’on nous a donné. La situation économique se dégrade et je trouve qu’aujourd’hui, il est également plus compliqué de réaliser les nouvelles missions comme les tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) angine. Donc, pourquoi pas faire grève si les pharmaciens se mobilisent ? D’autant que certaines autres actions envisagées ne seront pas aussi efficaces. Je pense notamment à la distribution de flyers aux patients. Le type même d’une action qui n’est pas pertinente.

OUI

Delphine Chadoutaud-Guyon, titulaire dans le centre-ville d’Orsay (Essonne), emploie 4 salariés dont 1 adjoint. Groupement : Unipharm ; syndicat : USPO.

Je suis prête à faire la grève. J’ai une amie pharmacienne en zone rurale, qui ne trouve aucun repreneur et va devoir fermer son officine. Je ne comprends pas comment on en est arrivés là : après tous les efforts que nous avons déployés pendant la crise du Covid-19, nous sommes encore les sacrifiés du PLFSS [projet de loi de financement de la sécurité sociale, NdlR]. J’ai 50 ans et je suis obligée de bosser 60 heures par semaine pour pouvoir m’en sortir. Nous sommes payés au lance-pierre pour les nouvelles missions. Compte tenu des tarifs, ce n’est pas possible d’offrir une prestation de qualité au patient. C’est maintenant que les syndicats doivent négocier. Pour autant, je pense qu’il ne faut pas taper fort tout de suite. Je suis plus favorable à des actions graduelles. Pour ma part, j’ai déjà parlé des difficultés de la profession à mon député.

OUI

Hélène Nicollier, titulaire en milieu rural à Saint-Jean-de-Sixt (Haute-Savoie), emploie 7 salariés dont 3 adjoints. Groupement : Be Pharma ; syndicat : FSPF.

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Oui, je suis prête à aller jusqu’à la grève. Je suis vice-présidente du syndicat FSPF (Fédération des syndicats pharmaceutiques de france) dans mon département et les adhérents sont d’accord pour se mobiliser, en particulier les jeunes qui sont à 300 % pour des actions et veulent même durcir les relations avec les autorités. Les perspectives ne sont en effet pas très bonnes. Pour les pharmacies qui délivrent beaucoup de médicaments, c’est compliqué. Je fais beaucoup de conseil et, comme je ne suis pas à la recherche d’un pharmacien, je peux m’organiser pour réaliser de nouvelles missions. Mais, même sur les produits de conseils, je ne peux pas répercuter la totalité des hausses de prix dues à l’inflation. Or, il y va de la survie de nos entreprises. Avec la section départementale de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), nous avons d’ailleurs rédigé une lettre commune pour expliquer la situation et nous l’avons lue à la commission paritaire locale du 5 octobre.

OUI : 68,1 % 

NON : 22,3 % 

Ne se prononce pas : 9,6 % 

Pensez-vous que l’on assistera à un déploiement massif de la dispensation à l’unité à court/moyen terme ?

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  • Sondage réalisé du 18 au 31 octobre 2023