Les médecins libéraux unis pour un projet alternatif

Au lendemain des élections de leurs URPS (unions régionales des professionnels de santé) où ils étaient rivaux, les cinq syndicats représentatifs des médecins libéraux (FMF, CSMF, SML, Le Bloc, MG-France) s’unissent pour combattre les mesures « délétères » du projet de loi santé et élaborer leur propre alternative en réponse aux besoins de santé des Français. Après avoir engagé vendredi 13 novembre un blocage sanitaire, « Black Friday », notamment contre « le tiers payant généralisé obligatoire », ils vont continuer à manifester leur hostilité en défilant lundi 16 novembre sous les fenêtres de l’Assemblée nationale devant laquelle revient le texte pour un ultime examen.

Une plate-forme commune sur l’accès aux soins ambulatoire

Engagés dans une mobilisation « de longue haleine », selon Jean-Paul Ortiz (CSMF), les syndicats vont boycotter la grande conférence nationale de santé programmée le 11 février par Manuel Valls, Premier ministre. Et tenir ce jour-là des assises de la médecine libérale leur permettant d’élaborer les grands axes partagés d’un « vrai programme de santé » et d’un socle commun en vue des négociations conventionnelles avec Nicolas Revel, directeur de l’UNCAM. « Nous devons reprendre la main sur la gouvernance de nos territoires », assure Eric Henry (SML), les professionnels de santé étant plus compétents pour les organiser que les ARS, tel que prévu par le projet de loi santé. L’un des axes de la plateforme devrait consister selon Claude Leicher (MG-France) à construire l’accès des Français aux soins ambulatoires « autour du médecin traitant qui travaille en relation avec les autres professionnels de santé et les établissements publics et privés de santé ». Car, explique-t-il, « ce n’est ni à l’Assurance maladie, ni à l’Etat de nous expliquer nos métiers ».