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Les mauvais résultats activent les négociations de la ROSP génériques
Réunis le 1er juillet en commission paritaire nationale avec la CNAMTS, les syndicats de pharmaciens souhaitent aboutir au cours du second semestre 2015 sur la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) génériques pour 2016.
Les compteurs de la nouvelle rémunération s’affolent. En mai, malgré la réforme des honoraires de dispensation, le réseau officinal a perdu 32,5 M€ de marge (– 7,24 %), ce différentiel résultant de la comparaison des ventes de médicaments remboursables observées en mai 2015 versus celles de mai 2014. Après les pertes de marge d’un peu plus de 8 M€ sur le premier trimestre et celles de 15 M€ en avril, on arrive à une perte cumulée depuis le début de l’année de l’ordre de 55,5 millions.
« La pharmacie a perdu plus en mai que sur les quatre premiers mois », constate Gilles Bonnefond, président de l’USPO. « Ce mois compte moins de jours ouvrables. La chute est le résultat des baisses conjuguées des prix et des unités vendues (– 6,14 %), explique Philippe Besset, vice-président de la FSPF, qui s’attend à pire pour les prochains mois. Les baisses de prix vont s’accélérer, à commencer par les sartans dès le 1er juillet. » D’ici à la fin de l’année, il prédit une perte de marge pour 2015 de l’ordre de 300 M€.
Un objectif placé à plus de 85 % en 2016 ?
Pour limiter les dégâts sur la marge, les seules discussions susceptibles d’aboutir au cours du second semestre 2015 concernent la « ROSP génériques 2016 ». Lors de la réunion du groupe de travail CNAMTS/syndicats le jeudi 25 juin, les pistes d’études ont été définies et présentées lors de la commission paritaire nationale du 1er juillet pour être entérinées: recalibrage des paramètres de la ROSP, fixation d’un objectif national de substitution plus élevé, au-delà des 85 %, mais en tenant compte des mentions « non substituable », évolution des critères de stabilité de la substitution qui pourraient être étendus notamment aux antidiabétiques oraux…
« L’Assurance maladie souhaite que le taux de base de substitution à partir duquel la prime est déclenchée (actuellement de 72 %) soit relevé », indique Philippe Besset, qui demande, en contrepartie, à ce que le coefficient de réversion des économies générées par la substitution soit lui-même réévalué.
Par ailleurs, la FSPF souhaite que les discussions soient séparées entre la ROSP concernant les génériques et son extension à d’autres domaines. « Cela doit venir en plus et non pas en remplacement d’une partie de la ROSP génériques », a-t-il précisé. De son côté, l’USPO a officiellement annoncé sa proposition de sécuriser une partie de la ROSP génériques dans des honoraires à l’ordonnance. Mais, dans tous les cas, « si la ROSP doit être revisitée, elle ne pourra être inférieure à ce qu’elle est actuellement », a prévenu Gilles Bonnefond.
L’UNPF réclame deux mesures immédiates
« La nouvelle rémunération a seulement permis de tamponner légèrement la perte de marge due aux baisses de prix massives. Mais ce n’est pas la panacée. Il faut aller beaucoup plus loin dans l’innovation de la rémunération pour les pharmaciens. » Pour Jean-Luc Fournival, président de l’UNPF, la négociation sur la ROSP génériques ne suffit pas. « Il n’y a pas d’argent. Le CEPS veut baisser les prix des génériques et les remises. Cette négociation se fera à la baisse et va mettre une partie du réseau par terre », annonce-il. S’appuyant sur les premiers résultats d’un sondage réalisé par le syndicat, qui montre que 40 % des adjoints et 76 % des titulaires n’ont pas confiance dans l’avenir de la pharmacie, l’UNPF propose deux mesures « simples et sans coûts pour la collectivité » : autoriser les rétrocessions entre les pharmaciens et leur permettre de disposer de locaux distincts de la pharmacie pour développer de nouvelles activités (vente en ligne ou PDA) et mettre en place le décapage des produits de la troisième tranche de la MDL pour les médicaments les plus innovants. « Le chiffre d’affaires de l’officine va se déplacer vers les sorties hospitalières, qui nous demandent plus de conseils », affirme Jean-Luc Fournival.
Loan Tranthimy
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