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Les hôpitaux militaires rappelés à l’ordre par la Cour des comptes
La Cour des comptes a passé au crible les 9 établissements du service de santé des armées. Verdict : ils accusent un déficit d’exploitation de 280 millions d’euros, soit le premier déficit hospitalier de France. Le rapport de la Cour, rendu public le 6 octobre, met en cause une « productivité médicale insuffisante » : le taux d’occupation des lits n’atteint que 52 % contre 75 à 85 % dans les établissements civils. Et l’activité chirurgicale reste faible avec 140 séjours par an contre une moyenne de 243 dans le civil.
Autre faille pointée par le rapport, la décision dans les années 1990 d’endosser une mission de service public afin de conserver un dispositif hospitalier autonome. Sauf que cette stratégie « opportuniste » s’est réalisée sans véritable intégration dans la politique de santé publique. Aujourd’hui « 95 % de l’activité médicale et chirurgicale n’a aucune spécificité militaire », relèvent les hauts magistrats. Un choix qui s’avère coûteux et inadapté.
L’armée doit-elle s’adosser au civil ?
De plus, le système de formation se révèle inadéquat. Malgré un « personnel de qualité », « la préparation opérationnelle des médecins placés dans les régiments doit être renforcée ». En cas de crise majeure, « toutes les équipes nécessaires ne seraient pas disponibles », observe la Cour.
Didier Migaud, Premier président de la Cour, avance l’idée d’une « refonte fondamentale du système ». Parmi les pistes proposées, une définition « d’un modèle d’exploitation » et un « adossement au système de santé civil » pour mutualiser les structures. D’autres voies sont aussi possibles, comme celle du modèle britannique, qui place les médecins militaires au sein même du système public.
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