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Les cotisations des complémentaires ont doublé en 10 ans
Le gouvernement ne cesse de claironner que les organismes complémentaires d’assurance maladie (OCAM) vont bien financièrement et n’auront donc pas de raisons d’augmenter outre mesure leurs cotisations… en cas de transferts de charges. Ce n’est pas ce que conclut une étude du cabinet d’analyses stratégiques Précepta publiée fin juillet. Oui, les OCAM vont mieux, relève-t-elle. Non, les hausses de cotisations ne seront pas modérées pour autant. Cette étude indique que, compte tenu de l’augmentation « naturelle » des dépenses de soins, « le scénario tendanciel d’évolution du marché est déjà de l’ordre de + 6 % par an en valeur à l’horizon 2012 ».
1 MdEuro(s) de transferts = + 1,2 point de cotisations
A 36,6 milliards d’euros, les cotisations auraient ainsi doublé en dix ans calcule-t-il. Mais, compte tenu cette fois-ci de la politique qui se dessine, « chaque milliard de prestations supplémentaires versées par les OCAM gonflerait la croissance des cotisations de l’ordre de 1,2 point par an ». Si le régime obligatoire se désengage de 2 milliards de dépenses, on arriverait donc à + 8,4 % de cotisations par an.
« Une aubaine pour les OCAM »
Cela étant, si les représentants des OCAM déplorent les transferts programmés par nos politiques, Précepta note que « la perspective de nouveaux transferts de charges apparaît aujourd’hui comme une aubaine pour les OCAM, tout désengagement du régime obligatoire représentant un volume d’activité supplémentaire et donc un moyen d’alléger le poids de leurs coûts fixes ».
Et de constater qu’après une période difficile après la réforme de 2004, les OCAM sont aujourd’hui dans « une situation financière globalement saine » : 27,4 milliards de cotisations perçues (dont 58,2 % par les mutuelles, 24,6 % par les assureurs et 17,2 % par les instituts de prévoyance, à + 7 % par an) pour 21,4 milliards de prestations versées (+ 5 % par an), selon l’estimation de Précepta. Ils se sont lancés dans « des politiques de développement agressives », avec une lutte tarifaire accentuée mais aussi et surtout de nouveaux services comme des « réseaux d’orientation » pour les assurés. Et ce n’est qu’un début.
Dans ce contexte, la « modularité de l’offre » sera un passage obligé, donc les complémentaires devront de plus en plus traiter les données de santé – et y avoir accès – et participer à la gestion du risque.
Le marché compte aujourd’hui 91 assureurs, 38 institutions de prévoyance et 805 mutuelles, dont quelques acteurs clés seulement devraient rester, estime le cabinet.
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