Les 3 mesures phares à retenir contre la pénurie de médicaments

Le plan hivernal de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) est lancé. Même si la situation épidémiologique des infections respiratoires aiguës (IRA) est considérée comme stable aujourd’hui, en ville comme à l’hôpital, il importe d’anticiper d’éventuelles pénuries de médicaments durant l’hiver. Le gendarme du médicament ne veut pas voir se reproduire les fortes difficultés d’approvisionnement qui ont inquiété les patients et les officinaux durant l’hiver 2022-2023. 

1- La liste des molécules « sentinelles » évolue

Deux antibiotiques de la famille des macrolides ont été ajoutés à la liste des médicaments à surveiller, instaurée lors du premier plan hivernal. Il s’agit de l’azithromycine buvable (40 mg/ml) et de la clarithromycine buvable (25 mg/ml et 50 mg/ml). N’étant plus en tension d’approvisionnement, le paracétamol en forme orale sèche (250 mg et 500 mg) et la prednisone (5 et 20 mg) ont été retirés de la liste de surveillance accrue, qui compte au total 13 molécules. Parmi ces médicaments, principalement de formes pédiatriques, il y a des antibiotiques, des médicaments contre la fièvre, des corticoïdes et des traitements contre l’asthme. 

2- Pendant l’épidémie de coqueluche, l’approvisionnement est opéré par les grossistes

La résurgence de la coqueluche entraîne des tensions d’approvisionnement en clarithromycine, le médicament de première intention pour traiter cette infection respiratoire. Pour assurer une répartition équitable de cette molécule sur l’ensemble du réseau officinal, l’ANSM a demandé aux laboratoires concernés de privilégier l’approvisionnement des pharmacies par les grossistes-répartiteurs. Une mesure qui s’applique depuis juillet 2024 aux antibiotiques pédiatriques à base d’amoxicilline et d’amoxicilline/acide clavulanique, et qui montre des résultats favorables sur le terrain.

3- Des indicateurs de pilotage publiés chaque semaine

Pour évaluer la disponibilité des traitements essentiels de l’hiver au niveau des industriels, des grossistes et des officines, l’ANSM publiera chaque semaine les données d’approvisionnement de ces médicaments. Ces données se basent sur trois indicateurs de pilotage : un suivi des indicateurs épidémiologiques en ville et à l’hôpital, un suivi de l’état des stocks et une surveillance des remontées du terrain. L’ANSM compte également se réunir chaque mois avec les acteurs de la chaîne du médicament pour que les situations de tension soient gérées de façon « collaborative et efficace. »