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Le vote de la semaine

Publié le 21 janvier 2017
Par Francois Pouzaud
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Etes-vous favorable à la ligne de François Fillon sur la réforme de l’Assurance maladie ?

OUI

L’Assurance maladie a besoin d’être réformée, il faut laisser la chance à des idées nouvelles, s’engager dans des voies différentes, faire bouger les lignes d’une manière un peu plus radicale, plutôt que de continuer à faire des mesures de replâtrage. Le transfert de la prise en charge du petit risque sur les mutuelles me paraît normal, celles-ci doivent être mises davantage à contribution. C’est en grande partie déjà le cas : avec les déremboursements et les vignettes orange, les soins courants ne sont plus pris en charge qu’à 40 % par la Sécurité sociale. Les mutuelles devront davantage communiquer qu’elles ne le font actuellement sur leurs paniers de soins. Pour que les patients n’aient pas d’avances de frais, il serait intelligent de ne plus faire de factures papier et de pouvoir les télétransmettre en procédure Noémie.
Thierry Besqueut, Toulon (Var)

NON

Si les affections les moins graves basculent dans le champ des assurances privées et des mutuelles, cela promet encore plus de rejets de dossiers, d’impayés et donc encore plus d’argent de la pharmacie dehors. Cantonner l’Assurance maladie aux affections graves et de longue durée peut limiter certains abus de prise en charge, mais cela signifiera pour la pharmacie moins d’ordonnances. Par ailleurs, les cotisations de mutuelles risquent d’augmenter et certains n’auront plus les moyens de s’offrir une assurance complémentaire. De plus, si on augmente les franchises, les gens vont encore les regarder de plus près et ils finiront par ne plus se soigner. Tout cela va concourir à créer une médecine à deux vitesses et se traduire par une baisse de l’activité pharmaceutique.
Sophie Biedermann, Lodève (Hérault)

NON

Les médicaments de la « petite bobologie » remboursés par la Sécurité sociale ont toujours fait vivre la pharmacie. Si demain, tout cela disparaît, c’est la fin du métier et de la pharmacie ! J’exerce dans un quartier sensible, les plus démunis ont de moins en moins les moyens de se payer une mutuelle. Les déremboursements font un tort considérable à la pharmacie. Lorsque les anti-arthrosiques ont été déremboursés, ils n’ont plus été prescrits. Les ventes se sont arrêtées parce que les gens se sont tournés vers d’autres circuits de distribution pour trouver une alternative moins onéreuse. Si ce programme est mis en œuvre, il ne restera qu’une Sécurité sociale des nantis et la pharmacie ne vivra que de la vente des médicaments chers sur lesquels le taux de marge est le plus faible.
Maryse Dufiet, Castres (Tarn)