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Le vote de la semaine

Publié le 13 décembre 2018
Par Francois Pouzaud
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Constatez-vous un impact du mouvement des « gilets jaunes » sur votre activité économique ?

L’activité de ma pharmacie n’a pas été impactée par le mouvement des « gilets jaunes » de ces quatre dernières semaines. La pharmacie étant située en lisière du centre-ville, sa fréquentation n’a pas été affectée, les gens n’osant pas s’aventurer dans les grands magasins de Lille pour faire leurs achats de Noël. Comme eux, j’ai été bloquée… à mon officine. En revanche, les dimanches, on a vu beaucoup d’étrangers dans les rues lilloises : des Néerlandais, des Belges… qui se sont réfugiés ici, car ils avaient peur d’aller visiter Paris. Si le chiffre d’affaires ne baisse pas, l’ambiance générale est très maussade. Le moral est atteint et les clients n’ont pas envie d’acheter. Les ventes d’antistress sont celles qui marchent le mieux en ce moment !

OUI, MAIS…

J’ai, bien sûr, été impacté économiquement. Mais il est encore trop tôt pour évaluer le préjudice qui est lissé sur un mois. Lors des samedis de manifestation, la baisse de fréquentation a été de l’ordre de 20 %. Et, au niveau de la parapharmacie, c’est très net : les coffrets et les autres cadeaux de Noël restent en plan. En semaine, il est plus difficile de se prononcer sur l’impact des manifestations car il y a aussi une baisse d’activité liée à la faiblesse des pathologies saisonnières. La reprise des ventes peut se réveiller à la dernière minute, lors des dernières semaines de décembre, et suffire à rétablir le chiffre d’affaires. Je suis de nature optimiste, j’ai vu par le passé des situations plus critiques s’améliorer.

Didier Maarek, Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)

J’ai fermé deux samedis après-midi de suite pour des raisons de sécurité ; il y a forcément une répercussion sur le chiffre d’affaires. D’autant que les lundis suivants, il n’y a pas eu de reports de passage de la clientèle. Le 11 décembre, le quartier grouillait de CRS en raison de la manifestation des étudiants sur une des places centrales de Toulouse où se trouve mon officine. Les forces de l’ordre m’ont conseillé de baisser le rideau pendant un quart d’heure et de faire sortir les clients par l’arrière-boutique. Aujourd’hui, le centre-ville est désert et les clients, malades, viennent à la pharmacie pour prendre le strict nécessaire (leur ordonnance) et repartent vite ensuite. C’est assez dur à vivre, mais on a de la chance que la pharmacie n’ait pas été vandalisée.