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Le vote de la semaine

Publié le 27 août 2016
Par Francois Pouzaud
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Lors de la délivrance d’une ordonnance, dans combien de cas faites-vous revenir vos patients ?

Les produits chers que l’on ne stocke pas à la pharmacie en raison de l’immobilisation de trésorerie, ruptures d’approvisionnement… Aujourd’hui, les raisons ne manquent pas pour faire revenir les clients. De 5 à 10 % en ce qui concerne ma pharmacie. Et ce, malgré la planification des commandes chez le grossiste qui ne tient pas compte des aléas des visites des patients. Certains reviennent plus tôt en raison de leurs congés personnels ou ceux de leur médecin, des conditionnements à 28 ou 30 unités qui peuvent influer sur la date de renouvellement de l’ordonnance… Pour éviter aux personnes à mobilité réduite de se déplacer, je leur propose de leur livrer gratuitement les produits en attente.
Les produits contingentés sont toujours d’actualité, j’essaie d’anticiper au mieux quand ils sont disponibles chez le grossiste avant que le contingentement ne survienne.
Françoise Bécart, Bourbourg (Nord)

En volumes, les ruptures deviennent importantes et compliquées à gérer. Il faut faire revenir plus souvent le client, prendre contact plus fréquemment avec le médecin pour modifier le traitement, générer des commandes spéciales et des livraisons annexes auprès des laboratoires. Je travaille avec deux grossistes. Le second sert pour les dépannages. Aujourd’hui, je ne sais pas comment s’en sortent les confrères qui travaillent en exclusivité avec un grossiste ! Pour le confort de mes clients, j’ai augmenté mes stocks et je supporte cette charge financière supplémentaire. Ce choix ne s’imposait pas forcément car j’exerce en milieu rural, mais en milieu urbain, sous la pression de la concurrence, trop de manquants peuvent faire perdre de la clientèle à une pharmacie.
Alain Fillonneau, Charron (Charente-Maritime)

L’inflation des produits manquants dure depuis 2 à 3 ans. Aujourd’hui, je n’ai pas l’impression que le problème s’amplifie. Il est surtout irrégulier et difficile à estimer. La veille du 14 juillet, j’ai eu 20 manquants sur 230 passages de clientèle, et il y avait de tout concernant le type de produit en rupture. Stiring Wendel est un ancien bassin minier avec un fort pourcentage de jeunes retraités et de chômeurs. Ils ont par conséquent davantage de temps pour repasser à la pharmacie et venir chercher leur ordonnance. Ça se passe bien car je suis très proche de ma clientèle. Mais avec les patients atteints d’une grave maladie, je me déplace. J’effectue en moyenne une livraison à domicile par jour. Je saisis cette occasion pour regarder ce qu’ils stockent dans leur armoire à pharmacie et les aide à se recentrer, si nécessaire sur la bonne observance de leur traitement.
Micheline Guldner, Stiring Wendel (Moselle)