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Le pharmacien est le professionnel de santé le plus pessimiste
On le savait, CMV Médiforce le confirme : les pharmaciens ont le moral en berne. Cette société de BNP Paribas, spécialisée dans le financement des professions libérales de santé, a fait réaliser une enquête par la Sofres auprès de 420 libéraux : pharmaciens, généralistes et spécialistes, dentistes, infirmiers, kinésithérapeutes et vétérinaires. Les pharmaciens attribuent la plus mauvaise note (4,3/10 versus 5,8) à leur situation actuelle et à leur avenir (3,9). Ils redoutent avant tout une baisse de leur chiffre d’affaires liée à un contexte professionnel difficile, marqué par la concurrence accrue d’Internet, la crainte de la vente en grande surface de médicaments et la baisse des remboursements. Une inquiétude qui se traduit en chiffres : 45 % des pharmaciens estiment que leurs actes sont en diminution, soit plus du double de la moyenne de l’ensemble des professionnels de santé.
Seuls 25 % exerceraient à nouveau leur métier
L’enquête met en lien ce pessimisme avec le changement de comportement des clients ?: 75 % des pharmaciens estiment que certains repoussent les soins pour des raisons économiques, 23 % remarquent que ceux-ci essaient de « négocier » le règlement des produits.
Quand on demande aux pharmaciens s’ils exerceraient à nouveau leur métier si c’était à refaire, ils sont seulement 25 % à répondre par l’affirmative. « Les pharmaciens ne perçoivent pas bien quel sera leur rôle dans l’avenir », souligne Alain Cruchon, directeur de CMV Médiforce, prenant pour exemple « la loi HPST, qui peine à accoucher des missions annoncées ».
Dans ce contexte incertain et morose, les pharmaciens souhaitent de moins en moins investir dans leur officine, excepté dans le matériel informatique ou dans l’achat d’un local. Selon l’enquête, ils sont 52 % à préférer garder le plus longtemps possible leur matériel ou au moins le temps de son amortissement (31 %).
A contrario, 77 % des infirmiers interrogés – qui constituent le plus important groupe des professionnels de santé en France – s’engageraient à nouveau dans leur profession sans hésitation. Et, d’une façon générale, les infirmiers se montrent les plus enthousiastes sur leur situation. S’ils pouvaient prodiguer quelques conseils aux pharmaciens…
Sur échelle de 1 à 10, comment décririez-vous la situation générale actuelle de la profession que vous exercez ?
D’après votre expérience, recommanderiez-vous à un jeune d’exercer votre profession en libéral aujourd’hui ?
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![DE LA RECHERCHE À LA PRODUCTION](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2024/07/article-defaults-visuel-680x320.jpg)