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Le découplage crée à nouveau la polémique
Dénommée « Rose 1 », la dernière version du projet de loi d’avenir agricole prévoit dans son article 20 une limitation de l’usage des antibiotiques d’importance critique en médecine vétérinaire. Une autre mesure du projet de loi impose le découplage partiel de ces antibiotiques et donnerait aux seuls pharmaciens d’officine le droit de les délivrer. Il s’agirait dans un premier temps des céphalosporines de 3e et 4e générations et des fluoroquinolones. Le projet prévoit aussi des mesures économiques, qui visent à réguler le marché des antibiotiques en supprimant les remises commerciales et en encadrant les marges notamment pour les antibiotiques dits critiques, tant pour les prescripteurs que pour les pharmaciens. Des mesures qui provoquent un tollé dans la profession vétérinaire, laquelle s’inquiète des conséquences futures d’un découplage entre prescription et délivrance en se référant aux pays du sud de l’Europe (Espagne et Italie) où ce dispositif est déjà mis en place, sans résultats probants à ses yeux.
Le pharmacien armé pour assurer la traçabilité
Une inquiétude non partagée par Corine Lambert, pharmacienne et présidente du pôle de santé de Varennes-en-Argonne (Meuse): « Rien ne prouve que le découplage n’y ait rien apporté. Tel qu’il existe en médecine humaine, il ne peut qu’apporter une sécurité supplémentaire. Le pharmacien, qui s’est déjà investi sur des molécules beaucoup plus complexes que les antibiotiques, a une logistique et des logiciels informatiques performants qui devraient lui permettre d’améliorer la traçabilité des dispensations d’antibiotiques issues d’ordonnances conformes. » En revanche, elle estime qu’« inclure le pharmacien dans les restrictions de marge et de remise, alors que nous n’intervenons pas sur le volume d’antibiotiques prescrits, ne permet en aucun cas de limiter les consommations ».
Manifestation le 6 novembre
La manifestation organisée le 6 novembre prochain par le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral est très clairement dirigée contre le projet de loi d’avenir agricole. Le rassemblement aura lieu à Paris et s’achèvera cinq heures plus tard par un sit-in devant le ministère de la Santé. Lors de cette « journée sans vétérinaires », les cabinets et cliniques n’assureront que les seules urgences. L.L
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