Socioprofessionnel Réservé aux abonnés

Le bâton et le bâton

Publié le 14 juillet 2012
Par Laurent Lefort
Mettre en favori

J’ai toujours eu du mal avec la douche écossaise. Côté chaud, on vous dit « Retroussez vos manches les petits gars, coltinez-vous vos patients toute la journée avec la mesure “tiers payant contre génériques” et redressez-nous ce taux de substitution assoupi ». Cette politique de relance est basée sur des objectifs qualitatifs et quantitatifs ambitieux agrémentés d’une rémunération à l’objectif basée sur une formule mathématique complexe. Soit.

Côté froid, le gouvernement remet le nez ces derniers jours dans le prix des médicaments en général et dans celui des génériques en particulier. Appuyé par la CNAMTS qui en profite pour remettre une couche sur les appels d’offres, c’est-à-dire la mise en concurrence des laboratoires par les assureurs, les caisses ou même directement les pharmaciens. Est-ce cela qui fait si peur aux entreprises du médicament ? Se livreraient-elles à une manœuvre de diversion en dirigeant le jet sur les remises commerciales et les marges plus confortables accordées aux pharmaciens ? Ce n’est pas contestable. Mais quel chef d’entreprise, pour développer un marché, aurait accepté de perdre 30 à 40 % de son chiffre d’affaires sans compensation ? Ni les pharmaciens, ni l’industrie pharmaceutique, ni personne.

Publicité