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La vie sans MNU !
Si Lucette Chazottes regrette amèrement la fin des MNU, l’actuelle présidente de PHI-Gers ne veut pas tout lâcher pour autant. Il reste tant à faire…
« Lors de la dernière assemblée générale, nous avons pleuré. 17 ans de travail sont partis en fumée », se désole Lucette Chazottes, installée à Auch. Flash-back. En 1992, notre consoeur se lance dans l’humanitaire aux côtés d’une poignée de bénévoles et de son mari, Jean. Des médecins et des infirmiers, mais aussi d’autres volontaires, les rejoignent permettant à l’antenne de mener à bien des projets sur plusieurs années, avec des dispensaires ou des hôpitaux. Devant le panneau de photos qui retracent leurs différentes expéditions en Yougoslavie, en Argentine ou encore en Afrique, les souvenirs affluent. « La solidarité entre nous, les difficultés surmontées, la joie de ceux qui manquent de tout représentent de fabuleux moments qui nous ont enrichis et transformés. Cet engagement humanitaire a aussi donné beaucoup de sens à notre travail de praticien d’officine. »
Mais, depuis le 1er janvier, et l’interdiction faite aux associations de continuer à collecter et à distribuer des MNU, c’est la colère qui prédomine. La section « médicament » de PHI-Gers a depuis été dissoute alors qu’une quarantaine de volontaires s’activaient il y a peu. « Nous ne sommes plus qu’une dizaine et nous avançons sur le fil du rasoir, en attente de nouvelles normes sur la gestion du matériel médical. Sous prétexte de traçabilité, on a fait disparaître un réseau de proximité, qui faisait un travail remarquable, au profit d’un système contrôlé par l’Etat, qui sera très lourd, moins efficace et qui va coûter très cher », affirme le couple. Pour Jean, « c’est une insulte à la détresse, à la pauvreté, à la malchance. Cette loi est le reflet d’un égoïsme mercantile, elle est indécente et vulgaire, sans fondement professionnel. Des milliers de bénévoles se retrouvent sanctionnés après avoir tant donné ». L’antenne départementale a d’ailleurs demandé à l’Ordre de saisir la Cour pénale internationale de justice de La Haye.
L’humanitaire bénéficie aussi aux départements français
Les Chazottes n’ont pas pour autant l’intention de laisser tomber l’humanitaire. Dans le hangar de 1 200 mètres carrés prêté par la mairie qui leur sert de siège et de dépôt, plus aucun médicament mais des lits, des fauteuils roulants, des appareils de rééducation ou encore du matériel chirurgical, récupéré grâce à un réseau actif de professionnels de santé et de nombreux bénévoles, qui sera bientôt envoyé au Bénin ou en Pologne. Voire dans le… Gers où certaines structures d’accueil ou hospitalières seront ravies de bénéficier de cet apport bienvenu à l’heure où les budgets ne permettent pas toujours de satisfaire tous les besoins.
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