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La simple vérité

Publié le 1 décembre 2016
Par Matthieu Vandendriessche
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Une « adaptation simpliste », « des ficelles trop grosses pour émouvoir », « un film sans nuance », « une actrice danoise dans une affaire complètement française : une première trahison de la vérité »… A quelques exceptions, la critique n’a pas épargné le film La Fille de Brest à sa sortie sur les écrans le 23 novembre. Même si elle salue l’audace du sujet et de l’héroïne dans la vraie vie, Irène Frachon, portant à bout de bras son combat.

En ces termes, les reproches adressés au film d’Emmanuelle Bercot font écho à celles proférées à l’époque à l’endroit de la pneumologue et au peu de crédit porté à une étude clinique mal bordée. Pas assez solide pour passer la rampe…

Notre époque est peut-être lasse de ces positions manichéennes, de ces héros seuls contre tous, des pots de terre contre les pots de fer, de David contre Goliath. Ceci d’autant plus qu’à Brest ou ailleurs, ces héros sont à notre portée. Et qu’ils pourraient être chacun de nous dans une situation qui le révèle.

En réalité, cette fiction ne rate pas sa cible. Elle montre les failles du système sanitaire et aussi d’un système capitalistique aux pratiques désastreuses. Et souligne en sous-titre la surdité d’une société dans laquelle les canaux d’informations et les signaux d’alertes se sont démultipliés. Et dans laquelle, comme en mer d’Iroise, l’on risque de se noyer à rétablir la vérité.

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