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La santé des femmes au premier plan
Le gouvernement a dévoilé, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, son plan d’action pour l’égalité femmes-hommes. Déployé jusqu’en 2027, il comporte un volet santé conséquent comprenant la délivrance gratuite de préservatifs féminins et de protections périodiques, des entretiens de prévention ou encore une campagne de vaccination.
Le plan interministériel 2023-2027 pour l’égalité entre les femmes et les hommes présenté le 8 mars – Journée internationale des droits des femmes – en conseil des ministres met la santé des femmes au cœur des priorités. La stratégie dans ce domaine s’articule autour de « trois grands objectifs stratégiques » : améliorer la santé sexuelle et reproductive, mieux prendre en compte les spécificités de la santé des femmes, renforcer leur accès à la santé. Et cela commence par la lutte contre la précarité menstruelle. La Première ministre Elisabeth Borne a en effet annoncé dans l’émission C à vous, sur France 5, le 6 mars, la délivrance à titre gratuit en pharmacie, sans ordonnance, des protections périodiques réutilisables pour les jeunes de moins de 26 ans, à partir de 2024. Une déclaration qui a surpris tout le monde, en premier lieu les pharmaciens, car la profession n’a pas été consultée.
Sont uniquement visées les protections périodiques réutilisables. Ainsi, les serviettes hygiéniques lavables, les culottes périodiques et les cups (coupes) menstruelles devraient être concernées. Cependant, la mesure semble plus complexe à mettre en place que pour les préservatifs délivrés à titre gratuit du fait du statut des protections périodiques. Aucune n’est inscrite à la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) ou n’a le statut de produit de santé et aucune n’est à ce jour prise en charge. Enfin, il est trop tôt pour qu’un mode de facturation soit déjà arrêté. « Les modalités pratiques de cette disposition seront définies ultérieurement. On va ouvrir le chantier sans tarder », a précisé le cabinet de la Première ministre… ajoutant qu’il fallait trouver des fabricants intéressés pour participer. Le coût total dépendra du panier de soins qui sera défini et des tarifs qui seront fixés. Il est évalué entre 30 millions et 50 millions d’euros par an, selon Matignon.
Prévoir le remboursement des préservatifs féminins
Toujours pour améliorer la santé sexuelle et reproductive, le gouvernement compte « prévoir un accès gratuit et sans ordonnance des préservatifs féminins pour les jeunes jusqu’à 25 ans en pharmacie ». Quand et comment ? C’est toute la question. La mesure s’inscrit « dans la continuité de l’annonce faite par le président de la République le 8 décembre 2022 pour les préservatifs masculins », explique seulement Matignon. Mais les références disponibles sont peu nombreuses.
En outre, le gouvernement veut « renforcer le partage de la charge contraceptive entre hommes et femmes en sensibilisant le grand public aux différents modes de contraception masculine validés scientifiquement par le rapport de la Haute autorité de santé (HAS) à paraître » et « déployer une campagne nationale sur la contraception (masculine et féminine) lors de la semaine de la promotion en santé sexuelle ». L’objectif est aussi d’améliorer l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ainsi que la prévention et la prise en charge de l’infertilité.
Les autres mesures santé
Le volet santé met également en avant la création d’une « Semaine santé des femmes » incluant des actions de sensibilisation et « d’allers vers ». Le gouvernement compte d’autre part renforcer l’accompagnement des femmes sur la ménopause en incluant la ménopause et la préménopause dans les rendez-vous de prévention à 45 ans. Est aussi inscrit sur la feuille de route le lancement d’une campagne de sensibilisation ciblée envers les professionnels de santé sur les symptômes et risques cardiovasculaires des femmes. Et comme déjà annoncé par Emmanuel Macron, le gouvernement compte lancer une campagne de vaccination gratuite et généralisée contre le papillomavirus humain (HPV) dans les collèges pour tous les élèves en classe de 5e.
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