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La profession prête à faire barrage

Publié le 2 mars 2024
Par Véronique Hunsinger
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89 % des pharmaciens sont résolus à se mobiliser une nouvelle fois pour soutenir et défendre la profession, selon les premiers résultats d’une enquête en ligne lancée par l’USPO. Reste à déterminer sous quelle forme. 

 

Les pharmaciens seront-ils une nouvelle fois dans la rue au printemps prochain, comme le 21 novembre dernier aux côtés des étudiants en pharmacie ? La tentation est grande si l’on en croit les premiers résultats de l’enquête menée via Internet depuis le 16 février par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) auprès des pharmaciens. Les lenteurs des négociations conventionnelles sur le volet économique, les risques de dérégulation du marché du médicament et les menaces de financiarisation qui pèsent sur le secteur sont autant de sujets d’inquiétude, voire de colère, qui poussent la profession à préparer de nouvelles actions. 

Une mobilisation en trois étapes

 

Au 27 février, l’USPO avait reçu 4 268 réponses à son enquête d’opinion. « Un très bon taux de participation, qui en plus continue de progresser », a commenté Bénédicte Bertholom, directrice générale de l’USPO. Le syndicat, qui teste ainsi sa capacité à mobiliser, a adressé le questionnaire à l’ensemble des pharmaciens d’officine. « Nous voulions savoir s’ils validaient l’idée d’un plan de mobilisation gradué entre mars et avril prochains. D’abord, sous la forme d’une pétition à faire signer aux patients, puis d’une grève des gardes et enfin d’une journée de fermeture des officines accompagnée de manifestations. La mise en place d’un mouvement de contestation gradué nous permettra d’embarquer plus facilement un plus grand nombre de pharmaciens et d’avoir le soutien de la population », a-t-elle expliqué.

Menaces de fermeture

 

Plus de 8 répondants sur 10 approuvent la stratégie proposée par l’USPO. Pour les pharmaciens, la coupe est pleine. « L’idée de fermer les pharmacies est même envisagée par 90 % des répondants, alors que ce n’est pas forcément quelque chose de facile à organiser », a ajouté Bénédicte Bertholom. Parmi les répondants, 63 % sont adhérents à un syndicat – 1 742 sont affiliés à l’USPO et 974 à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) – et certains y sont même allés de leur suggestion comme arrêter les vaccinations. « J’ai appelé Philippe Besset, président de la FSPF, pour lui faire part des résultats de ce sondage », a indiqué Pierre-Olivier Variot, son homologue de l’USPO. Une réunion intersyndicale est donc d’ores et déjà prévue le 8 mars prochain avec les représentants des groupements, l’Ordre national des pharmaciens et l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) pour discuter d’une action commune. Quant à la date de publication du rapport du député de la majorité, Marc Ferracci, sur les professions réglementées, elle n’est pas encore connue et les syndicats représentatifs de la pharmacie d’officine attendent toujours d’être reçus par le parlementaire. 

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