- Accueil ›
- Profession ›
- Socioprofessionnel ›
- La poussée de la sécurité sanitaire
La poussée de la sécurité sanitaire
La toxicologie a le vent en poupe. Industrie, enseignement, hôpital, organismes de recherche publics, les débouchés se multiplient.
A chaque rentrée, je le répète à mes étudiants : la loi 98-535 du 1er juillet 1998 est, depuis cinq ans, une véritable arme pour le pharmacien en général et pour le toxicologue en particulier… car elle vise à renforcer le contrôle de la sécurité sanitaire des produits destinés à l’homme », martèle le Pr Jean-Michel Warnet, responsable pour Paris-V du DESS « Toxicologie et sécurité sanitaire des produits destinés à l’homme » organisé conjointement avec Paris-XI. « La toxicologie est une discipline transversale qui intéresse tous les secteurs, du produit chimique à la cosmétologie en passant par le médicament ou l’alimentaire. » Et, comme le confirme Renée Chambon, professeur responsable de l’attestation d’études universitaires de toxicologie expérimentale de la faculté de Lyon : « La toxicologie est un métier d’avenir, d’autant que nous vivons dans un monde où les problèmes de sécurité ont une grande importance. »
De nombreux secteurs concernés.
Les missions dévolues aux toxicologues concernent soit les aspects réglementaires d’un produit, soit la recherche. Toutefois, les postes sont relativement peu nombreux – en particulier en France – par rapport aux secteurs concernés. C’est sans doute dans la recherche pour l’industrie pharmaceutique et la cosmétologie que l’on rencontre le plus grand nombre de pharmaciens toxicologues, même si, selon le rapport de mars 1998 de l’Académie des sciences sur « l’état de la recherche toxicologique en France », le nombre de pharmaciens et de médecins travaillant dans la recherche toxicologique a diminué entre 1978 (41 %) et 1993 (19 %) au profit des vétérinaires.
Ils ont le plus souvent un poste de directeur d’études ou s’occupent strictement des aspects réglementaires. Beaucoup de laboratoires pharmaceutiques sous-traitent avec des sociétés spécialisées qui réalisent pour eux tout ou partie des études toxicologiques. « Les pharmaciens ayant suivi un DEA et soutenu une thèse trouvent assez facilement un poste, assure le Pr Philippe Beaune, responsable du DEA national de toxicologie à la faculté de Lille, même s’ils se retrouvent en compétition au niveau européen avec d’autres formations en toxicologie à l’étranger, notamment aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, bénéficiant d’une forte notoriété. » Autres secteurs : la recherche et l’enseignement. On compte une petite centaine d’enseignants en toxicologie, presque tous en faculté de pharmacie et qui sont quasiment exclusivement des pharmaciens.
A l’hôpital aussi les pharmaciens sont assez bien placés face aux médecins ou aux vétérinaires pour les missions de pharmacologie clinique, pharmacovigilance et dosage de médicaments.
Les grands hôpitaux possèdent tous un laboratoire de toxicologie où officient un ou plusieurs praticiens hospitaliers pharmacotoxicologues. Même si les postes sont beaucoup moins nombreux, on retrouve aussi des toxicologues dans les agences du médicament, de sécurité alimentaire ou de l’eau, mais aussi à l’INSERM, à l’INRA, à l’IFREMER, etc.
Faire des stages dès que possible.
La police scientifique emploie aussi des spécialistes de toxicologie. Quatre laboratoires de police scientifique (Paris, Lyon, Marseille et Toulouse) effectuent des analyses sur les échantillons prélevés au cours d’une enquête. Outre une formation initiale en toxicologie vivement conseillée, ce métier est accessible par concours (interne ou externe) de la fonction publique.
Souffrant d’une image trop souvent négative, les métiers de la toxicologie permettent pourtant d’aborder des missions et des secteurs très divers et pourraient bien offrir des opportunités aux jeunes diplômés dans les années à venir. « Nous allons connaître une période de renouvellement d’ici à 2020 du fait de nombreux départ à la retraite, notamment dans le secteur de la recherche et de l’enseignement, » indique Philippe Beaune. Mais Renée Chambon conseille d’anticiper : « Il faut y être sensibilisé le plus tôt possible de façon à renforcer sa formation en toxicologie tout au long de ses études. En 5e année, il ne faut pas hésiter à opter pour des stages dès que la possibilité vous est offerte. »
Guillaume Ravel : Passionnant!
Guillaume Ravel, 29 ans, vient de décrocher il y a quelques mois son premier CDI en tant que directeur d’études en toxicologie préclinique dans un laboratoire travaillant à façon pour l’industrie pharmaceutique. « C’est en 4e année à la fac de Lyon que j’ai découvert la toxicologie. J’ai tout de suite été intéressé par l’évaluation du risque du médicament, explique-t-il, mais comme il n’existe pas de filière spécialisée en toxicologie, j’ai choisi de m’orienter vers l’internat et de suivre un DES de pharmacie spécialisée. Les premiers stages hospitaliers m’ont permis d’aborder la toxicologie clinique des médicaments. J’ai commencé par travailler dans un laboratoire de toxicologie analytique hospitalier (mise au point de dosage de médicaments). Après ma première année d’internat, je me suis inscrit au DEA national de toxicologie du Pr Beaune à Paris, car cela correspondait exactement à ce que je voulais faire. Durant mon stage, j’ai pu m’intéresser à l’immunotoxicologie dans un laboratoire travaillant à façon pour l’industrie pharmaceutique et en collaboration avec une unité INSERM de Lyon. L’association entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée était passionnante, surtout pour l’aspect mécanistique de l’évaluation de la toxicité des médicaments. De plus, une large place était consacrée à la pratique au cours de l’année de DEA. En travaillant dans le domaine des études en phase préclinique, j’ai également abordé les aspects réglementaires de la toxicologie.
« Notre formation nous a donné les meilleurs atouts ». A la fin de l’internat, c’est grâce aux différents contacts établis que j’ai été embauché en tant que directeur d’études dans le laboratoire qui m’avait accueilli pour mon stage. Contact client, mise en place du schéma et du protocole d’étude, organisation de l’étude et coordination des différentes équipes concernées par le projet en interne, rédaction des rapports pour le client sont sous ma responsabilité. La toxicologie est vraiment passionnante pour un pharmacien car elle permet d’exploiter l’ensemble des acquis universitaires. En effet, notre formation nous a donné les meilleurs atouts avec une vision assez globale des interactions entre l’individu et le médicament : clinique, pathologique, chimique, et une bonne connaissance du médicament pour réussir en toxicologie. »
- Economie officinale : les pharmaciens obligés de rogner sur leur rémunération
- Grille des salaires pour les pharmacies d’officine
- Explosion des défaillances en Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Occitanie
- La carte Vitale numérique, ce n’est pas pour tout suite
- [VIDÉO] Financiarisation de l’officine : « Le pharmacien doit rester maître de son exercice »
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin
- [VIDÉO] Négociations, augmentations, ancienneté… Tout savoir sur les salaires à l’officine
- [VIDÉO] 3 questions à Patrice Marteil, responsable des partenariats Interfimo
- [VIDÉO] Quand vas-tu mettre des paillettes dans ma trésorerie, toi le comptable ?
![[VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/03/bonnefoy-dpc-680x320.png)
![[VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/03/grollaud-sans-680x320.png)