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La potion est amère en 2009
La crise est bien là. D’après l’enquête annuelle de KPMG Entreprises sur les moyennes professionnelles, la croissance du chiffre d’affaires et de la marge des officines est limitée, tandis que la rentabilité continue de se détériorer.
1 Le chiffre d’affaires progresse peu
En 2009, l’enquête annuelle de KPMG (1) révèle que la croissance du chiffre d’affaires n’a été que de 1,1 %. « C’est l’évolution la plus faible de ces dernières années, analyse Joël Vellozzi, directeur de la région Sud-Est du cabinet d’audit KPMG. Les officines dont le chiffre d’affaires est inférieur à 1 100 kÛ subissent même un recul d’activité en moyenne de 0,4 %. » Cette évolution très faible est portée principalement par les médicaments non remboursés, qui ont progressé de 5,9 % l’an dernier.
2 La marge est quasi stable
En valeur, la marge moyenne augmente très légèrement de 1 %. « Le taux moyen de marge, avantages commerciaux compris, est stable, à 28,1 % contre 28,2 % en 2008 », fait remarquer l’expert. Les niveaux de chiffre d’affaires et la typologie de l’officine n’impactent pas de façon très significative ce taux de marge, mais KPMG relève des disparités régionales et locales parfois importantes. En outre, l’activité à 5,5 % sur le médicament non remboursé est la plus lucrative. « Elle génère le taux de marge le plus élevé à 33,5 % », renchérit Joël Vellozzi.
3 La rentabilité se détériore
Le ratio de performance commerciale et de gestion (PCG) est, en 2009, à nouveau en retrait à 12,7 % du chiffre d’affaires (contre 13 % l’année précédente). Cet indicateur de la rentabilité s’est dégradé de plus de 2 points depuis 2004. La typologie de l’officine influence ce ratio de façon assez nette pour les officines en zone rurale, qui dégagent un ratio plus élevé d’environ 1,8 point, en raison de frais généraux moins élevés en proportion du CA.
4 Les frais de personnel sont en hausse
La dégradation de la rentabilité s’explique principalement par une augmentation des frais de personnel (+ 3,4 %), qui sont sensiblement plus élevés que la progression du chiffre d’affaires et de la marge. Ce poste ressort à 10,3 % du chiffre d’affaires (contre 10,1 % l’année précédente). Il s’allège en fonction du nombre de titulaires puisqu’il atteint 11,2 % en présence d’un seul titulaire et 9 % quand plusieurs titulaires dirigent l’officine.
En outre, il est à noter que, malgré la crise, les titulaires ont maintenu les emplois, avec un effectif stable à 5,5 personnes (équivalent temps plein), titulaires compris. Quant aux charges externes, elles ont été bien maîtrisées et se maintiennent en moyenne à 4,6 % du chiffre d’affaires.
5 La trésorerie est en retrait
La trésorerie des officines, qui reste positive, recule de 7 %. « Le cycle d’exploitation de ces officines a généré un besoin supplémentaire en fonds de roulement et a entamé leur trésorerie », ajoute Joël Vellozzi. Le crédit fournisseurs, en augmentation ces dernières années, diminue à 40 jours, avec la réduction imposée des délais de paiement. L’évolution du stock a généré aussi un besoin de financement complémentaire, tandis que le délai de rotation a augmenté de 39 à 41 jours d’achats.
(1) Les données présentées par KPMG Entreprises sont extraites des comptes annuels de plus de 400 pharmacies clientes sur tout le territoire national, avec d’ores et déjà quelques clôtures de bilan au 31 décembre 2009.
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