Socioprofessionnel Réservé aux abonnés

« Là où je vis, j’agis »

Publié le 15 janvier 2022
Par Matthieu Vandendriessche
Mettre en favori

Son mérite vient de lui valoir une distinction. Titulaire depuis une trentaine d’années, Bernard Penicaud a participé à la création d’un centre de vaccination. Engagé sur le terrain social, il est depuis juin dernier conseiller départemental des Deux-Sèvres.

C’est une décoration qu’il reçoit comme une reconnaissance de l’engagement des officines dans la lutte contre le Covid-19. Il y a un an, Bernard Penicaud voit son parcours professionnel distingué par l’ordre national du Mérite. Tout d’abord comme pharmacien à Niort, dans les Deux-Sèvres. Une profession qui était celle de sa mère. Lui choisit d’abord de travailler dans la répartition pharmaceutique. Lassé de parcourir la France, il décide de se stabiliser dans l’officine familiale. Suivant cette lignée maternelle, il devient sapeur-pompier volontaire. « J’y suis allé pour faire de tout sauf de la pharmacie. J’ai découvert cet univers et j’ai travaillé sur la gestion des risques de nature technologique, chimique et biologique. »

Des sujets sociétaux au programme

Son intérêt le porte aussi vers les problématiques sociétales. Au mitan des années 1990, il s’investit dans les programmes d’échanges de seringues en pharmacie, son département étant pionnier en la matière. Au moment de son installation, il devient président du centre socioculturel de son quartier. « Là où je vis, j’agis » est le slogan de son engagement. Celui qui le mène également à briguer un siège de conseiller départemental. Il est élu en juin dernier sous l’étiquette de la gauche écologiste et citoyenne. Son activité officinale est désormais partagée entre réunions et études de dossiers. Ceux-ci portent sur la cohésion sociale, la précarité, la solidarité, la situation de handicap. Il veut aussi impulser les thématiques de santé. « Il ne faut pas laisser la politique aux seuls professionnels de la politique, affirme-t-il. Ceux qui s’investissent sur le terrain ont aussi leur place. A l’officine, on voit passer tout le monde. Etre pharmacien, c’est une plus-value quand on veut s’engager. » C’est en pleine pandémie de Covid-19, au printemps dernier, qu’il prend vraiment conscience de l’échelon essentiel du canton et du département. « On y est plus performant qu’au niveau d’une région », estime le pharmacien. La communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de Niort, dont il est trésorier, avait à peine vu le jour au moment de la crise sanitaire. Elle a assuré la mise en place d’un centre de vaccination. « Nous nous sommes occupés de tout. De l’approvisionnement aux contrats d’assurance en passant par la fourniture des chaises… » Celui qui avait écarté médecine pour ne pas avoir à faire de piqûres se trouve aux avant-postes pour la vaccination. « Pour la première fois, nous sommes reconnus comme prescripteurs. Ce n’est pas rien. » Le pharmacien, qui est également conseiller ordinal, se félicite de l’émergence des interventions pharmaceutiques. « Jusqu’ici, tout ce que nous faisions n’existait pas, n’était pas tracé. Nous sommes une profession qui commence seulement à apprendre à écrire. » Les évolutions du métier lui promettent un bel avenir. Celui qu’emprunte désormais Clément, son fils adjoint. Relève assurée.

BIO Bernard Penicaud

1992 En mai, reprise de l’officine familiale à Niort (Deux-Sèvres)

2018 En novembre, transfert de la pharmacie de la Rocade

2021 En juin, élection comme conseiller départemental des Deux-Sèvres

Publicité