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La HAS face au défi de l’inflation des coûts de la santé
Evaluer les stratégies de prise en charge sous l’angle de leur impact budgétaire va devenir indispensable à toute réflexion médico-économique, a pronostiqué Jean-Luc Harousseau, en traçant la feuille de route de rentrée de la Haute Autorité de santé (HAS) qu’il préside pour quelques semaines encore. Et de citer une étude qui estime que l’immunothérapie en cancérologie va coûter annuellement 3 milliards d’euros au vu du nombre d’indications et de patients bientôt concernés. Face à ce défi pour le système de santé, l’évaluation médico-économique constitue une part croissante des missions de la HAS. Depuis 2 ans, elle rend des avis d’efficience sur les produits de santé innovants et onéreux comme l’antiviral Sovaldi mais aussi les vaccins Zostavax, Rotateq ou Rotarix. Ces avis intègrent des ratios coûts/résultats estimés en QALY, c’est-à-dire en année de vie gagnée pondérée par la qualité de cette vie gagnée. Or sur les 30 premiers produits de santé évalués depuis 2013, la variabilité est très importante, de moins de 10 000 €/QALY pour certains traitements à plus de 200 000 €/QALY pour d’autres. « Il n’est pas question de définir un seuil arbitraire mais nous voulons être en mesure d’éclairer le Comité économique des produits de santé dans sa négociation du prix », a affirmé le président de la HAS. Jean-Luc Harousseau s’est également dit très favorable à un prix différentiel pour les médicaments innovants : « Payer le prix fort dans l’indication initiale où le service rendu au malade est majeur, d’accord. Mais conserver ce même prix sans discuter, lorsque le médicament est progressivement utilisé dans d’autres indications avec un SMR moindre pose véritablement question dans le contexte actuel de financement des soins ».
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