La France pourrait perdre 10 % de ses médecins d’ici dix ans

Prêt pour faire un tour de montagnes russes ? Le nombre de médecins en activité en France passerait de 208 000 en 2006 à 188 000 en 2019 puis augmenterait ensuite pour remonter à 206 000… en 2030. Ces chiffres yo-yo sont le fruit d’une analyse tendancielle de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Il va donc être bientôt de plus en plus difficile de trouver un médecin disponible, car dans le même temps la population française devrait croître d’environ 10 %. Mauvaise nouvelle, la densité médicale devrait toucher le fond en 2020 (276 médecins pour 100 000 habitants) pour ne commencer à remonter qu’en 2024. La baisse des effectifs serait d’ailleurs plus marquée pour les spécialistes. Selon ce scénario, le nombre d’ophtalmologistes diminuerait de plus de 35 % entre 2006 et 2030.

Corse qui pleure, Lorraine qui rit

C’est en Corse que la densité médicale chuterait le plus (- 35 %), suivie par le Languedoc-Roussillon (-30 %). L’Ile-de-France, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur d’Azur (- 26 % chacune) et Midi-Pyrénées (- 22 %) ne seront pas non plus épargnés. Contrairement au Poitou-Charentes, à la Franche-Comté, à la Basse-Normandie, à la Bretagne, à l’Auvergne et la Lorraine qui devrait voir les effectifs croître de 10 à 16 %.

D’une façon générale, « à l’horizon 2030, le nombre de médecins exerçant en zone rurale diminuerait de 25,1 % […] et le nombre de médecins exerçant dans un pôle urbain sans CHU de 6,2 %. En revanche, le nombre de médecins exerçant dans les pôles urbains avec CHU augmenterait de 5,5 % », informe la DREES.