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La force est en nous

Publié le 20 octobre 2001
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Ayant intégré voici trois ans la Chambre syndicale des pharmaciens de Paris rattachée à la FSPF […], j’espérais naïvement qu’avec un peu de temps, de dynamisme et de travail nous arriverions enfin à faire entendre la détresse des pharmacies parisiennes au niveau de nos instances nationales et […] à défendre au niveau national « l’entreprise pharmacie », notre outil de travail. Mais la lecture de vos colonnes « Quitter ou non la Fédé ? », « Sécessions à la FSPF »… [me fait penser que] l’heure du bilan a peut-être sonné. Acteurs incontournables nous dit-on de la chaîne de santé publique, nous devons aujourd’hui nous engager dans :

– la formation, l’écoute, la disponibilité en matière de prévention sanitaire. Rémunération : 0 F ;

– la prise en charge du dossier patient : suivi médical et administratif.

Rémunération : 0 F ;

– l’informatique pour le passage de l’an 2000 …], l’euro, SESAM-Vitale…

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Rémunération : 0 F ;

– la gestion des organismes payeurs qui nous règlent à court (8 jours) ou long terme (plusieurs mois pour certaines aides médicales gratuites, voire jamais pour quelques autres…). Rémunération : 0 F sans compter les agios bancaires ;

– la mise en place des 35 heures, avec un surcoût de + 11 % sur 2 ans de la masse salariale […] ;

– le déploiement du générique : 1 F par boîte ! Devant cette bonne aubaine […], je suppose que chacun de nous a commandé quelques centaines de boîtes de Metformine 850 mg et de Fénofibrate 200 mg […]. Surprise… voici la sortie du Glucophage 1 000 mg et du Lipanthyl 160 mg, tous deux admis au remboursement et immédiatement prescrits ! ;

– l’augmentation du coût de la vie (EDF, France Télécom, comptables, loyers…), de notre temps de travail effectif […] ;

– le service de garde encore maintenu…

La liste est longue bien sûr mais rassurons-nous : nous sommes très forts, car tout ceci se solde par la hausse de notre marge en 2000 dixit nos instances représentatives, induisant de facto une nouvelle baisse autoritaire de marge en 2001/2002 ! Et la question se pose : doit-on changer de syndicat ? Mais c’est l’immobilisme et la passivité de notre profession entière qu’il faut changer ; qui est aujourd’hui capable de s’engager dans une action forte et solidaire pour défendre nos entreprises ? Qui est aujourd’hui capable de descendre dans la rue pour une action illimitée ? Qui est aujourd’hui capable de refuser d’assurer un service de garde jusqu’à nouvel ordre ?… au lieu de pleurnicher chaque jour derrière votre comptoir.

La force ne vient pas de telle ou telle tête syndicale mais bel et bien de la force de la base active. Un peu de lucidité tout de même !