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La croix et la bannière
Rassembler les préparateurs sous un même étendard pour peser sur les décisions de la profession est le défi que s’est lancé Guillaume. Avec foi, il monte au front malgré les embûches et compte sur vous pour soutenir le mouvement.
Médecins, infirmiers, kinés, sages-femmes, nombreuses sont les professions de santé à bénéficier d’un Ordre, de syndicats ou d’associations nationales. Côté préparateurs, c’est le néant ou presque. Du haut de ses 22 ans, Guillaume a décidé de se lancer en créant l’Association nationale des préparateurs en pharmacie (ANPP).
Avec cette association de type loi 1901, il entend regrouper les préparateurs et coordonner leur pratique professionnelle. Le coup d’envoi a été donné en région Bourgogne-Franche-Comté, avec l’ambition de développer rapidement d’autres antennes à travers la France.
Pas de tabous
Salaires, rôle à l’officine, reconnaissance, délégation des tâches, formation, représentativité dans les grandes instances, Guillaume ne s’interdit aucun sujet : « Nous devons être force de proposition, nous former pour récupérer certaines missions, nous asseoir aux tables des négociations. Les hospitaliers ont fait ça et sont désormais représentés au niveau européen. » Il ne se voile pas pour autant la face sur la conjoncture de l’officine : « Tous les jours, on reçoit des baisses de prix, les marges chutent. Avec les honoraires, les gens rouspètent. On a l’impression que l’on doit avoir honte de gagner de l’argent en faisant notre métier ! »
En attendant que le mouvement prenne, cet amateur de balades et de science-fiction ne se laisse pas abattre et met toutes les chances de son côté pour évoluer : « Je suis pas mal de formations DPC pour rester sur une dynamique d’apprendre, car notre métier évolue sans cesse. » Il a aussi entamé un CQP dermo-cosmétique pour être plus sûr de lui au comptoir et enrichir ses connaissances.
Avant de trouver sa voie et de donner de la voix à l’officine, Guillaume a quelque peu tâtonné. Alors qu’il se destinait à devenir infirmier – « Je n’ai pas supporté de voir les gens malades tous les jours, plus les soins » – ou herboriste – « Une profession pas reconnue du tout en France » -, il découvre l’univers des préparateurs lors d’un forum des métiers. C’est le coup de foudre. Il suit un cursus classique au CFA d’Orléans (45) mais peine à trouver un maître d’apprentissage. Il atterrit finalement à Besançon, où il exerce depuis un an maintenant.
Cinquième roue du carrosse
Très vite, le manque de reconnaissance est un constat. Germe alors l’idée de se faire entendre et de mettre de « l’ordre » dans la profession. « Aucune instance ne s’occupe de nous, nous sommes la cinquième roue du carrosse. Les pharmaciens ont débattu de la réforme de notre diplôme mais pas les préparateurs ! Nous sommes pourtant la force de ce métier. »
Vous l’aurez compris, le chantier est vaste et les pistes de travail sont nombreuses. Pour l’heure, « si beaucoup trouvent le projet intéressant, la profession semble sclérosée. Les anciens, assimilés cadres, ne veulent pas bouger, quand les jeunes diplômés veulent beaucoup et tout de suite. Mais râler dans son coin ne sert à rien, s’il y a quelque chose à changer, il faut se mettre à plusieurs ! » La corporation serait-elle individualiste ? Après en avoir rédigé les statuts, Guillaume doit maintenant faire connaître l’association et fédérer les bonnes volontés, que ce soit par le biais des CFA, des réseaux sociaux ou des grossistes. Alors, n’hésitez pas à le rejoindre pour faire flotter fièrement la bannière des préparateurs sous la croix verte !
association.preparateur@gmail.com
Guillaume Renaud
Âge : 22 ans.
Formation : bac sciences et technologies de la santé et du social (ST2S), BP de préparateur.
Lieu d’exercice : Besançon (25).
Ce qui le motive : rendre service aux gens ; le merci d’un client est la meilleure récompense.
Si vous étiez un titulaire ?
Je serais attentif et à l’écoute, sans faire de distinction entre préparateurs et pharmaciens.
Si vous étiez un client ?
Je serais méfiant, voire parano avec tout ce que l’on peut voir à la télé. Je mettrais en doute tout ce que l’on me dirait.
Si vous étiez un médicament ?
Je serais une huile essentielle, naturelle, pour le bien-être.
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